Trump reçoit Bukele à la Maison-Blanche alors que le Salvador devient un partenaire central dans la politique migratoire américaine…

WASHINGTON, lundi 14 avril 2025 Le président américain Donald Trump a reçu lundi à la Maison-Blanche son homologue salvadorien Nayib Bukele, saluant une coopération migratoire jugée essentielle par l’administration américaine.

Le chef de l’État salvadorien, en visite officielle à Washington, s’est imposé comme un partenaire clé de la nouvelle administration Trump, notamment par son acceptation de centaines de migrants considérés par les autorités américaines comme des membres de gangs ou des criminels violents. L’objectif déclaré de la Maison-Blanche est de procéder à l’expulsion d’un million de personnes en situation irrégulière d’ici la fin de la première année du second mandat de Trump.

Dimanche, le secrétaire d’État Marco Rubio a annoncé le transfert vers le Salvador de dix individus supplémentaires qualifiés de membres de gangs. Il a salué en ligne une alliance américano-salvadorienne devenue selon lui « un modèle de sécurité et de prospérité pour l’hémisphère ».

La visite de Bukele, l’un des dirigeants les plus populaires d’Amérique latine, confirme son statut de proche allié de Washington. Le président salvadorien, 43 ans, réélu en 2024, assume une posture autoritaire, se définissant lui-même comme « le dictateur le plus cool du monde » et suspendant certaines libertés publiques dans sa lutte contre les bandes criminelles. Cette politique répressive, bien que critiquée par les organisations internationales de défense des droits humains, jouit d’un large soutien populaire dans son pays.

Donald Trump a publiquement exprimé son admiration, surnommant Bukele « Président B » sur les réseaux sociaux et le remerciant d’avoir accepté, selon ses mots, « certains des ennemis étrangers les plus violents du monde ». Interrogé à bord d’Air Force One, Trump a déclaré que Bukele « faisait un travail fantastique », ajoutant que « des personnes très dangereuses » étaient détenues dans les prisons salvadoriennes.

Le président faisait référence au Centre de Confinement du Terrorisme (CECOT), une prison de haute sécurité que Bukele propose aux États-Unis pour incarcérer certains déportés, moyennant paiement. Dimanche, le ministère salvadorien de la Justice a diffusé des images montrant les dix derniers expulsés, menottés et transférés vers cette prison.

L’administration américaine soutient que ces individus sont des criminels ou des terroristes, bien que les preuves produites soient souvent limitées à des tatouages ou des vêtements associés à des gangs. Dans plusieurs cas, les expulsions s’appuient sur l’Alien Enemies Act, une loi datant de 1798 autorisant des renvois expéditifs en temps de guerre. La Cour suprême a récemment autorisé la poursuite temporaire de cette pratique.

Dans une décision distincte, la haute juridiction a ordonné à l’administration de faciliter le retour d’un résident du Maryland, Kilmar Armando Abrego Garcia, expulsé par erreur vers le Salvador. Les avocats du gouvernement ont affirmé qu’il était « vivant et en sécurité » au CECOT, mais contestent l’obligation de coopérer avec les autorités salvadoriennes pour organiser son retour.

Interrogée sur une éventuelle initiative de Bukele dans ce dossier, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a rappelé que la Cour suprême exigeait uniquement une facilitation, et non l’exécution directe du rapatriement. Elle a insisté sur le haut niveau de coopération entre les deux pays et salué les efforts de Bukele dans la lutte contre l’immigration clandestine.