WASHINGTON, mardi 25 février 2025– Le président Donald Trump a récemment annoncé un nouveau programme de visa, baptisé “Gold Card”, destiné aux individus fortunés et hautement qualifiés. Présentée comme une version plus prestigieuse de la carte verte, cette initiative offrirait une voie vers la citoyenneté moyennant un investissement d’environ 5 millions de dollars. Lors d’une conférence à la Maison-Blanche, où il signait plusieurs décrets, notamment sur les tarifs d’importation du cuivre, Trump a souligné la nature sélective de cette carte.
Le secrétaire au commerce, Howard Lutnick, a précisé que cette “Gold Card Trump” remplacerait le programme de visa EB-5, lequel permettait aux investisseurs étrangers d’obtenir la citoyenneté mais était souvent critiqué pour des cas de fraude. Lutnick a assuré que l’administration appliquerait une sélection plus stricte des bénéficiaires, visant des “citoyens mondiaux de classe mondiale”. Trump a ajouté que cette initiative attirerait des individus disposant de ressources financières et capables de créer des emplois.
Interrogé sur la possibilité pour des oligarques russes d’accéder à cette carte, Trump a esquissé un sourire et répondu : “Possiblement”. Il a ajouté sur un ton léger que ces derniers ne sont “plus aussi riches qu’avant”, mais qu’ils devraient pouvoir s’offrir ce programme.
Parallèlement, le Congrès, sous l’impulsion du président, a adopté un budget républicain controversé, posant les bases de sa politique économique. Ce plan prévoit 4,5 billions de dollars en allégements fiscaux et 2 billions de dollars de coupes budgétaires, malgré une forte opposition des démocrates et des réserves au sein du Parti républicain.
Le président de la Chambre, Mike Johnson, a dû batailler pour rassembler une majorité suffisante, obtenant un vote serré de 217 contre 215. La pression exercée par Trump, qui a contacté des élus hésitants et les a conviés à la Maison-Blanche, a joué un rôle clé dans ce passage difficile.
Le budget prévoit notamment la prolongation des réductions fiscales instaurées sous le premier mandat de Trump, mais aussi d’importantes coupes dans des programmes sociaux comme Medicaid et les aides alimentaires. Cette approche a suscité de vives critiques de la part des démocrates, qui dénoncent une “trahison” et un “plan de déclin pour l’Amérique”.
Des républicains modérés s’inquiètent également de l’impact des coupes sur leurs électeurs, notamment les réductions de 880 milliards de dollars sur les dépenses de santé et 230 milliards de dollars sur l’agriculture. Bien que Johnson ait promis un débat approfondi avant l’adoption définitive du texte, certains élus, comme Mike Lawler, rappellent que Trump a garanti que Medicaid ne serait pas touché.
Par ailleurs, les faucons budgétaires du parti restent prudents. Avec une dette nationale atteignant 36 billions de dollars, ils craignent que l’impact des baisses d’impôts ne l’aggrave. Le représentant Thomas Massie, insatisfait des garanties budgétaires, a été le seul républicain à voter contre.
Au Sénat, les républicains avancent une version plus modérée du budget, incluant 340 milliards de dollars pour financer les priorités migratoires de Trump, tout en reportant les questions fiscales. Cette divergence entre les deux chambres alimente la compétition entre républicains, tandis que Trump semble apprécier cette dynamique pour faire émerger la version la plus conforme à ses objectifs.
Malgré les résistances internes et les critiques démocrates, la machine législative est en marche. L’administration Trump reste déterminée à imposer ses priorités, que ce soit par la “Gold Card” visant une immigration sélective ou par un budget remodelant profondément la fiscalité et les dépenses fédérales.