Trump fait le ménage et incite les fonctionnaires fédéraux au départ avec des compensations…

Donald Trump, President des EtatsUnis...

WASHINGTON, mercredi 29 janvier 2025L’administration de Donald Trump a lancé une série de mesures visant à réduire les dépenses publiques, en commençant par un gel de milliards de dollars de subventions et d’allocations. Dans la foulée, un programme incitatif a été proposé aux fonctionnaires fédéraux souhaitant quitter leurs postes en échange d’une indemnité.

Lundi soir, la Maison Blanche a ordonné aux ministères et agences fédérales de suspendre une partie des dépenses dites d’« assistance », qui incluent des subventions et des aides diverses, afin d’en revoir l’ensemble et d’assurer leur conformité avec « les priorités présidentielles ». Cette directive a suscité une forte opposition. Plusieurs ONG et des représentants de petites entreprises ont immédiatement saisi un tribunal fédéral à Washington, arguant que la décision était « dénuée de fondement juridique ou de justification rationnelle ». En réponse, la juge saisie de l’affaire a suspendu la mesure jusqu’au lundi suivant, en attendant un examen approfondi du dossier. Parallèlement, les procureurs généraux de 23 États ont annoncé leur intention de contester cette décision devant la justice.

Le gel des subventions a rapidement provoqué des perturbations. Mardi, pendant plusieurs heures, l’accès au portail Medicaid, qui permet aux hôpitaux et médecins d’être remboursés pour les soins des Américains les plus démunis, a été interrompu dans plusieurs États. La Maison Blanche a tenté de minimiser l’incident en affirmant que la situation serait rapidement rétablie.

Selon le mémo présidentiel, ces mesures visent à « soulager les citoyens du poids de l’inflation, mettre fin aux politiques “woke” et à l’instrumentalisation de l’État ». Le combat contre le « wokisme », terme utilisé par les conservateurs pour critiquer certaines politiques progressistes, est un axe central de la politique républicaine. L’année dernière, l’État fédéral a déboursé plus de 3 000 milliards de dollars en « assistance financière », un montant incluant bourses d’études, prêts, et aides aux victimes de catastrophes naturelles. Déterminé à tenir sa promesse électorale de réduire les dépenses publiques, Donald Trump avait déjà suspendu, la semaine précédente, les aides internationales dans l’attente d’un réexamen global.

Dans un courriel envoyé mardi soir, l’administration Trump a également proposé aux fonctionnaires fédéraux un départ volontaire sous des conditions présentées comme avantageuses. L’objet du message, intitulé « Fork in the road » (« À la croisée des chemins »), est sans équivoque : ceux qui ne souhaitent pas adhérer à la nouvelle ligne politique sont invités à partir. Selon des sources proches de l’administration, cette politique pourrait entraîner entre 5 % et 10 % de démissions, permettant ainsi d’économiser environ 100 milliards de dollars.

Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX, qui conseille le gouvernement sur des mesures d’austérité, a commenté sur X que ces départs constitueraient « une étape nécessaire pour rationaliser l’État ». La lettre envoyée aux fonctionnaires rappelle par ailleurs les nouvelles directives présidentielles : interdiction du télétravail, suppression de la discrimination positive dans le recrutement, évaluation accrue des performances et réduction progressive des effectifs. Ces principes managériaux rappellent la stratégie employée par Musk lors du rachat de Twitter (devenu X), où il avait licencié près des trois quarts des employés.

Le gouvernement assure que ceux qui choisiront de rester ne bénéficieront d’aucune garantie quant à la pérennité de leur poste. Toutefois, si des licenciements devaient survenir, l’administration affirme qu’ils seraient traités avec « dignité ». Certains secteurs, notamment l’armée, la sécurité nationale, l’immigration et le service postal, sont exclus de cette offre de départ volontaire, valable jusqu’au 6 février.