Trump envisage un rôle américain à long terme dans la reconstruction de Gaza et propose une relocalisation des Palestiniens…

Benjamin Netanyahu, premier ministre d'Israel et Donald Trump, president des EtatsUnis...

WASHINGTON, mardi 4 février 2025Lors d’une conférence de presse conjointe à Washington avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président Donald Trump a suggéré que les Palestiniens déplacés de Gaza soient « définitivement » réinstallés en dehors du territoire ravagé par la guerre. Il a également proposé que les États-Unis prennent en charge la reconstruction de Gaza, allant jusqu’à envisager une « propriété à long terme » de la région.

Cette déclaration controversée risque de compliquer les négociations en cours visant à prolonger le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas et à obtenir la libération des derniers otages retenus à Gaza. Alors que l’aide humanitaire et les matériaux de reconstruction commencent à affluer pour aider la population gazaouie après plus de quinze mois de conflit dévastateur, Trump propose de déplacer environ 1,8 million de personnes hors de leur terre natale et d’assurer un contrôle américain sur la reconstruction.

« Je ne pense pas que les gens devraient y retourner », a déclaré Trump. « On ne peut pas vivre à Gaza en ce moment. Il faut un autre endroit, un endroit qui rendra ces gens heureux. »

Trump a également déclaré que les États-Unis transformeraient Gaza en une destination prospère, qu’il a qualifiée de « Riviera du Moyen-Orient », où les habitants, y compris les Palestiniens, pourraient vivre dans de meilleures conditions.

Des pays alliés des États-Unis au Moyen-Orient, dont l’Égypte et la Jordanie, ont averti que la relocalisation des Palestiniens pourrait déstabiliser la région et compliquer davantage la situation. L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar et la Ligue arabe se sont également opposés à toute tentative d’expulsion des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie occupée.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie ont récemment rejeté toute idée de réinstallation forcée des Palestiniens. Cependant, Trump reste convaincu que ces pays finiront par accepter sa proposition, citant le soutien financier américain dont ils bénéficient.

« Depuis des décennies, Gaza n’est que mort et destruction », a-t-il insisté. « Si nous pouvons offrir une région magnifique où ces gens peuvent vivre en paix, pourquoi ne pas le faire ? »

Trump n’exclut pas d’envoyer des troupes américaines pour assurer la reconstruction et la sécurité de Gaza. Il estime qu’une présence militaire américaine pourrait être nécessaire pour garantir la stabilité du territoire après la guerre.

« Nous ferons ce qui est nécessaire », a-t-il déclaré en réponse à une question sur un éventuel engagement militaire américain.

La visite de Netanyahu à Washington intervient alors que le Premier ministre israélien est confronté à une baisse de popularité et à un procès en cours pour corruption. Sa présence aux côtés de Trump, très apprécié en Israël, pourrait lui offrir un répit politique.

En Israël, Netanyahu subit également des pressions de son aile droite, qui réclame une reprise immédiate des combats contre le Hamas. Bezalel Smotrich, un membre clé de sa coalition, menace de faire tomber le gouvernement si la guerre n’est pas relancée.

De son côté, le Hamas, qui a renforcé son contrôle sur Gaza depuis l’instauration du cessez-le-feu, exige un arrêt total des hostilités et le retrait des forces israéliennes en échange de la libération des otages restants. Netanyahu affirme cependant que la guerre ne s’arrêtera que lorsque tous les otages seront libérés et que le Hamas aura été vaincu.

Trump et la question de la solution à deux États

Interrogé sur son engagement envers la création d’un État palestinien, Trump a laissé entendre que sa position pouvait évoluer.

« Beaucoup de choses changent avec le temps », a-t-il répondu, évoquant l’évolution du conflit depuis la fin de son premier mandat.

Par ailleurs, Trump a signé un décret visant à accroître la pression économique sur l’Iran, affirmant que les États-Unis ne permettraient pas à Téhéran d’acquérir l’arme nucléaire.

Les propositions de Trump, notamment sur la relocalisation des Palestiniens et l’implication américaine dans la reconstruction de Gaza, marquent un tournant dans la politique américaine au Moyen-Orient et suscitent des réactions contrastées, tant au sein de la communauté internationale qu’au sein même de son administration.