PANAMA, dimanche 2 février 2025– Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a exhorté le président panaméen, José Raúl Mulino, à réduire immédiatement l’influence chinoise autour du canal de Panama, avertissant que, sans action rapide, le pays pourrait faire face à d’éventuelles représailles de l’administration Trump.
Lors de son premier voyage officiel à l’étranger en tant que chef de la diplomatie américaine, Rubio a eu un entretien direct avec Mulino, qui a jusqu’ici résisté aux pressions du gouvernement américain concernant la gestion d’un passage maritime stratégique pour le commerce mondial.
Après la réunion, Mulino a tenu à préciser aux journalistes que Rubio n’avait formulé « aucune menace réelle de reprise du canal ou de recours à la force ».
Agissant au nom du président Donald Trump, qui a récemment exigé que le canal revienne sous contrôle américain, Rubio a déclaré à Mulino que Trump avait fait une première évaluation selon laquelle la présence chinoise dans la zone du canal constituait une violation du traité ayant conduit à la rétrocession de l’ouvrage à Panama en 1999. Ce traité garantit la neutralité permanente du canal, une infrastructure construite par les États-Unis et d’une importance capitale pour le commerce international. Rubio devait d’ailleurs visiter le site plus tard dans la journée.
Dans un communiqué résumant la rencontre, le département d’État a souligné que « le secrétaire Rubio a clairement indiqué que le statu quo était inacceptable et que, sans changement immédiat, les États-Unis devraient prendre les mesures nécessaires pour protéger leurs droits en vertu du traité ».
Cette visite intervient dans un contexte de tensions accrues entre les États-Unis et le Panama, exacerbées par les récentes déclarations du président Trump. Le 20 janvier 2025, lors de son discours d’investiture, Trump a affirmé que les États-Unis reprendraient le contrôle du canal de Panama, invoquant la doctrine du « Destin manifeste » pour justifier cette initiative.
Ces déclarations ont suscité de vives réactions au Panama et dans la communauté internationale. Le gouvernement panaméen a fermement rejeté les propos de Trump, affirmant que le canal est une partie inaliénable du patrimoine national et que sa souveraineté ne saurait être remise en question.
Des manifestations ont également eu lieu à Panama City, où des protestataires ont dénoncé les intentions américaines et exprimé leur soutien à la gestion souveraine du canal par le Panama.
La situation reste tendue, et l’avenir des relations entre les États-Unis et le Panama dépendra en grande partie des actions que chaque partie entreprendra dans les semaines à venir.