PARIS, le jeudi 14 novembre 2023 – Selon le bilan annuel publié aujourd’hui par Reporters sans frontières (RSF), le nombre de journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions atteint 45 au 1er décembre 2023, marquant ainsi le chiffre le plus bas depuis 2002 malgré la tragédie à Gaza.
Selon RSF, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, 13 journalistes ont perdu la vie à Gaza, portant le total à 56, y compris ceux dont le décès ne semble pas directement lié à leur profession.
Le rapport souligne une tendance globale à la baisse du nombre de journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions, attribuée à des mesures de sécurité renforcées, des formations accrues, la distribution de matériel de protection, la prudence des journalistes, la lutte contre l’impunité, et l’action des organisations intergouvernementales.
Néanmoins, les zones de conflit restent plus meurtrières que les pays en paix, avec 23 journalistes tués cette année, dont 17 pendant la guerre entre Israël et le Hamas.
En Amérique latine, bien que le nombre de journalistes tués ait chuté de manière significative, passant de 26 en 2022 à 6 en 2023, les enlèvements et attaques armées au Mexique indiquent que les journalistes n’y travaillent toujours pas en sécurité, entraînant une autocensure et la propagation de zones d’information censurées.
Le rapport met en évidence également la situation préoccupante des journalistes détenus dans le monde, avec 521 professionnels des médias derrière les barreaux pour des motifs arbitraires en relation avec leur profession.
« La Chine reste la plus grande prison du monde pour les journalistes, suivie par le Bélarus et la Birmanie », rapporte RSF.
Le nombre de journalistes otages s’élève à 54 dans le monde, tandis que 84 journalistes sont portés disparus, dont le Mexique compte le plus grand nombre, avec 31 disparitions.
Depuis 1995, le bilan annuel de RSF, basé sur des données précises recueillies entre le 1er janvier et le 1er décembre de l’année de publication, offre un aperçu inestimable des risques auxquels les journalistes sont confrontés dans l’exercice de leur métier.
Le décompte total du bilan de 2023 englobe non seulement les journalistes professionnels, mais également les non professionnels et les collaborateurs de médias, mettant ainsi en lumière l’ampleur des menaces qui pèsent sur ceux qui contribuent à informer le public.
RSF affirme adopter une approche minutieuse dans la collecte d’informations, garantissant ainsi la certitude, ou du moins une très forte présomption, que la détention, l’enlèvement, la disparition ou la mort d’un journaliste découle directement de l’exercice de sa profession. Cette méthodologie rigoureuse peut expliquer des variations statistiques avec d’autres organisations, soulignant l’importance de considérer la spécificité des critères utilisés dans l’évaluation des risques pour les journalistes.