NEW-YORK, vendredi 10 mai 2024– Lors d’une récente session extraordinaire d’urgence à l’ONU, l’Assemblée générale a pris une décision significative concernant le statut de la Palestine au sein de l’organisation mondiale. La résolution adoptée, avec une écrasante majorité de 143 voix pour, 9 contre et 25 abstentions, vise à améliorer les droits de la Palestine en tant qu’État observateur, tout en laissant ouverte la possibilité d’une adhésion à part entière, sujet sur lequel le Conseil de sécurité est exhorté à se pencher “favorablement”.
Cette initiative fait suite au veto des États-Unis au Conseil de sécurité le 18 avril dernier, qui avait bloqué la pleine adhésion de la Palestine à l’ONU. La résolution proposée par l’Algérie, membre non permanent, avait alors reçu douze voix pour, avec la Suisse et le Royaume-Uni s’abstenant.
La résolution adoptée recommande au Conseil de sécurité de réexaminer favorablement la demande d’adhésion de la Palestine, conformément à la Charte des Nations Unies et à un avis consultatif de la Cour internationale de Justice de 1948.
Les modifications apportées au statut de la Palestine à l’ONU, notamment en ce qui concerne son ordre dans la liste des orateurs et la disposition des sièges lors des réunions et conférences de l’Assemblée générale, sont importantes symboliquement et signalent un changement dans le poids diplomatique de la Palestine au sein de l’ONU. Toutefois, il est souligné que la Palestine en tant qu’État observateur n’a pas le droit de vote en Assemblée générale ni la possibilité de présenter sa candidature à certains organes de l’ONU.
Ces ajustements au statut de la Palestine entreront en vigueur lors de la prochaine session de l’Assemblée générale en septembre. Ils comprennent des privilèges tels que le droit de siéger parmi les États membres par ordre alphabétique, de faire des déclarations au nom d’un groupe, de proposer des points à l’ordre du jour, entre autres.
Cependant, malgré cette avancée, la question de la pleine adhésion de la Palestine reviendra au Conseil de sécurité pour un examen plus approfondi. Les États-Unis, en tant que membre permanent, pourraient à nouveau bloquer tout effort en ce sens.
La session extraordinaire s’est tenue dans un contexte de crise persistante à Gaza, avec des appels urgents à un cessez-le-feu et à la libération des otages. La communauté internationale est pressée de ne pas détourner le regard de cette situation désastreuse, qui s’est détériorée depuis les attaques terroristes du 7 octobre et l’opération militaire israélienne qui a suivi.
La réunion de l’Assemblée générale s’inscrit dans le cadre de sa dixième session extraordinaire d’urgence, initiée en 1997 à la demande du Qatar, et qui a été convoquée à plusieurs reprises pour traiter des crises à Gaza, notamment en décembre 2023.