Les manifestants kenyans promettent de prendre d’assaut l’aéroport principal du pays alors que les troubles mortels entrent dans leur sixième semaine…

epa03815813 Smoke rises from the arrival terminal of the Jomo Kenyatta International Airport in Nairobi after a blaze, Nairobi, Kenya, 07 August 2013. A major fire forced the closure of Nairobi's main international airport early 07 August as crews battled the blaze which engulfed an entire terminal building. Parts of the roof of terminal 1 at Jomo Kenyatta International Airport collapsed in the fire, making it more difficult for fire crews to battle the blaze, which began in the early morning. EPA/STR ** Usable by LA Only **

NAIROBI, Kenya, mardi 23 juillet 2024, (RHI)- Les manifestants au Kenya ont juré de provoquer une “paralysie totale” en prenant le contrôle de l’aéroport international de Nairobi ce mardi, alors que les manifestations antigouvernementales, qui ont débuté il y a six semaines, s’intensifient. Selon la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya, au moins 50 personnes ont été tuées et plus de 400 blessées depuis le début des manifestations.

Des affiches largement diffusées sur les réseaux sociaux encouragent les manifestants à bloquer toutes les routes menant à l’aéroport international Jomo Kenyatta afin de provoquer une “paralysie totale”. En réponse, les autorités ont renforcé la sécurité autour de l’aéroport et ont averti que pénétrer dans les zones protégées constitue une infraction punissable par la loi. “Nous exhortons tous les participants aux manifestations à respecter ces dispositions légales et à ne pas tenter de pénétrer ou de perturber les zones protégées,” a déclaré Douglas Kanja, inspecteur général de la police par intérim.

Les manifestations, principalement menées par des jeunes, ont débuté le mois dernier en réaction à un projet de loi financier controversé qui aurait considérablement augmenté les taxes sur les produits de base. Après que le président William Ruto ait été contraint de retirer le projet de loi, les manifestants ont recentré leurs revendications sur la légitimité du président, la corruption au sein de son gouvernement et les brutalités policières.

Vendredi dernier, Ruto a relancé la colère publique en renomant six ministres après avoir licencié presque tout son cabinet le mois dernier sous la pression populaire. Bien que ces nominations doivent encore être approuvées par le parlement, elles ont de fortes chances de l’être, le parti de Ruto détenant la majorité requise.

Dimanche, le président a exprimé son exaspération face aux manifestations, déclarant que “ça suffit” après plusieurs tentatives de dialogue infructueuses. “À l’avenir, nous protégerons la nation. Nous protégerons la vie, les biens, nous arrêterons les pillages, les tueries, le chaos et l’anarchie car le Kenya est une démocratie, et nous voulons une nation pacifique et stable,” a-t-il affirmé.

Les manifestants, principalement de la génération Z, s’organisent largement sur des plateformes de réseaux sociaux comme TikTok et X, refusant de désigner un leader, ce qui a suscité la colère de Ruto. “Ils disent toujours qu’ils sont sans visage, sans forme. Je leur ai donné l’occasion de s’exprimer. Cela ne peut pas continuer ainsi,” a ajouté Ruto.