Les dirigeants européens réaffirment leur soutien à l’Ukraine après une rencontre tendue entre Zelensky et Trump…

Les leaders europeens...

PARIS, samedi 1er mars 2025- Les dirigeants européens ont rapidement manifesté leur soutien au président ukrainien Volodymyr Zelensky, après un échange houleux avec le président Donald Trump et le vice-président J.D. Vance à la Maison-Blanche.

Nombre d’entre eux ont publiquement critiqué l’attitude de l’administration Trump, perçue comme trop conciliante envers le président russe Vladimir Poutine, et ont dénoncé la pression exercée sur Zelensky lors de leur entretien dans le Bureau ovale.

Le président français Emmanuel Macron s’est exprimé de manière tranchée, distinguant clairement « l’agresseur » – la Russie – et « la victime » – l’Ukraine. Il a souligné que les nations, y compris la France, ayant soutenu Kyiv et sanctionné Moscou depuis l’invasion de février 2022, avaient eu raison de le faire et de continuer sur cette voie.

François Bayrou, Premier ministre français, a salué la détermination de Zelensky, le qualifiant « d’honneur de l’Europe » pour avoir refusé de céder face aux critiques télévisées de Trump et Vance. Il a appelé les Européens à décider de leur avenir en matière de défense et de souveraineté.

En signe de solidarité, la tour Eiffel a été illuminée aux couleurs bleu et jaune du drapeau ukrainien vendredi soir.

De leur côté, Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer se sont entretenus avec Trump cette semaine, insistant sur la nécessité de poursuivre l’aide militaire à l’Ukraine et d’assurer l’alignement des États-Unis avec l’Europe dans toute négociation de paix entre Kyiv et Moscou.

Le soutien inébranlable de l’Europe à l’Ukraine.

Après la rencontre tendue à la Maison-Blanche, Starmer a réaffirmé son soutien total à l’Ukraine et a plaidé pour une paix durable respectant la souveraineté ukrainienne. Toutefois, son ministre Douglas Alexander a qualifié l’échange entre Trump et Zelensky de « profondément troublant ». De son côté, la cheffe de l’opposition britannique, Kemi Badenoch, a rappelé l’importance de la diplomatie pour éviter une division de l’Occident qui ne profiterait qu’à la Russie.

Les dirigeants européens se réuniront dimanche à Londres, sur invitation de Starmer, afin de discuter des prochaines mesures à adopter suite aux tensions entre Kyiv et Washington.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a adressé un message de soutien à Zelensky, saluant sa dignité et le courage du peuple ukrainien. « Soyez fort, soyez brave, soyez intrépide. Vous n’êtes jamais seul », a-t-elle déclaré.

Des messages similaires de solidarité sont venus de toute l’Europe, notamment du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, du président lituanien Gitanas Nausėda, de la Première ministre lettonne Evika Siliņa et du Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre. Le chancelier allemand Olaf Scholz et son probable successeur Friedrich Merz ont aussi réitéré leur soutien inconditionnel à Kyiv.

En Ukraine, les réactions ont été vives et critiques à l’égard de l’administration Trump. Mustafa Nayyem, ancien responsable sous Zelensky, a affirmé que le président américain « méprise l’Ukraine », ce qui constituerait un danger pour le pays. Un soldat ukrainien, interrogé à Kyiv, a estimé que « l’Ukraine cherche la paix, tandis que Trump cherche un accord, ce qui est une grande différence ».

La réaction russe

Si le Kremlin n’a pas immédiatement réagi, plusieurs responsables russes ont salué Trump et attaqué Zelensky. Dmitri Medvedev, chef du Conseil de sécurité russe, a insulté le président ukrainien et réitéré la position de Moscou selon laquelle l’Ukraine serait dirigée par des « nazis », une affirmation infondée et récurrente de la propagande russe.

Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a accusé Zelensky d’être un « danger pour la communauté mondiale » et un « provocateur d’un conflit mondial plus large ».

Face à ces tensions croissantes, l’avenir des relations transatlantiques et du soutien occidental à l’Ukraine reste un enjeu crucial pour la stabilité de l’Europe.