VATICAN, dimanche 19 janvier 2025- Le Pape François s’est fermement opposé au projet du président élu des États-Unis, Donald Trump, visant à expulser massivement les immigrants, qualifiant cette initiative de « honte ». Lors d’une interview diffusée à la télévision italienne ce dimanche, le pontife a exprimé son indignation face aux mesures prévues par l’administration entrante de Trump, qui sera investie lundi.
« Si cela est vrai, ce sera une honte, car cela fait payer aux pauvres misérables qui n’ont rien la facture impayée. Ce n’est pas la solution. Les choses ne se règlent pas ainsi », a déclaré le Pape lors de cette interview accordée à l’émission Che Tempo Che Fa, diffusée sur Nove, une chaîne appartenant à Warner Bros. Discovery.
Depuis le début de son pontificat, le Pape François a fait de la défense des migrants un axe central de son message, insistant sur l’importance de les accueillir et de les intégrer dans les sociétés. Ce sujet a également une résonance personnelle pour le souverain pontife, qui a évoqué dans son autobiographie les périples de sa propre famille. En 1927, ses grands-parents paternels et son père avaient prévu d’embarquer sur le Principessa Mafalda pour émigrer d’Italie vers l’Argentine, mais le naufrage du navire, qui a causé de nombreuses pertes humaines, les avait contraints à retarder leur départ.
Le Pape a également souligné son intention de maintenir une position critique envers la future administration Trump. La récente nomination du cardinal Robert McElroy au poste d’archevêque de Washington, DC, reflète cette orientation. McElroy a qualifié les déportations massives d’immigrants de « contraires à la doctrine catholique ».
Dans le même esprit, le cardinal Blase Cupich, de Chicago, s’est également exprimé ce dimanche contre ces projets de déportation. Ce n’est pas la première fois que François critique Donald Trump sur la question de l’immigration : en 2016, il avait déjà affirmé que l’ancien candidat à la présidence n’était « pas chrétien » en raison de ses positions anti-immigration.
Lors de l’interview, le Pape a aussi annoncé la nomination de Sœur Raffaella Petrini à la présidence de la commission qui gouverne l’État de la Cité du Vatican, marquant un pas significatif vers une plus grande inclusion des femmes au sein des hautes fonctions du Vatican. Sœur Petrini, qui succédera à un cardinal, prendra ses fonctions en mars. Cette nomination s’inscrit dans une série de décisions du Pape en faveur d’un rôle accru des femmes, à l’image de la récente désignation d’une première femme à la tête d’un département du Vatican.
Enfin, François a donné des nouvelles de sa santé, mentionnant que son bras, blessé lors d’une chute, « va mieux » et qu’il peut à nouveau le bouger avec plus d’aisance.
Par cette prise de position claire, le Pape François réaffirme son engagement envers les plus vulnérables et envoie un message fort à l’administration Trump et au monde entier.
source.CNN