NEW-YORK, lundi 24 février 2025- A l’occasion du troisième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Assemblée générale des Nations Unies a rejeté une résolution proposée par les États-Unis qui appelait à la fin du conflit sans mentionner l’agression russe. À la place, une résolution soutenue par les Européens et l’Ukraine, exigeant le retrait immédiat des forces russes, a été adoptée. Cette décision marque un revers pour l’administration Trump et reflète un soutien international diminué envers l’Ukraine, avec 93 voix pour, 18 contre et 65 abstentions, un chiffre inférieur aux précédentes résolutions qui avaient recueilli plus de 140 voix condamnant l’invasion russe.

Les États-Unis avaient exercé des pressions sur l’Ukraine pour qu’elle retire sa résolution en faveur de la proposition américaine, y compris par un appel de dernière minute de l’ambassadrice adjointe américaine Dorothy Shea. L’Ukraine a refusé, et l’Assemblée a approuvé trois amendements proposés par les Européens, ajoutant des mentions à la proposition américaine pour préciser que la Russie avait envahi son voisin en violation de la Charte des Nations Unies. Le vote sur la résolution américaine amendée s’est soldé par 93 voix pour, 8 contre et 73 abstentions, l’Ukraine votant “oui”, les États-Unis s’abstenant et la Russie votant “non”.

La vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères, Mariana Betsa, a déclaré que son pays exerçait son “droit inhérent à l’autodéfense” suite à l’invasion russe, qui viole la Charte des Nations Unies exigeant le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des nations. Elle a appelé toutes les nations à soutenir une paix juste et durable, conformément à la Charte de l’ONU.

Cette situation met en évidence les tensions entre les États-Unis et l’Ukraine, après que le président Trump a entamé des négociations avec la Russie pour tenter de résoudre rapidement le conflit, laissant de côté l’Ukraine et les alliés européens. Les dirigeants européens ont exprimé leur consternation d’avoir été exclus des pourparlers préliminaires, et l’Assemblée s’est réunie alors que Trump accueillait le président français Emmanuel Macron à Washington.

Dans une escalade rhétorique, Trump a qualifié le président ukrainien Volodymyr Zelensky de “dictateur”, a faussement accusé Kyiv d’avoir déclenché la guerre et a averti qu’il “ferait mieux de se dépêcher” de négocier la fin du conflit sous peine de ne plus avoir de nation à diriger. Zelensky a répondu en affirmant que Trump vivait dans un “espace de désinformation” fabriqué par la Russie.

L’administration Trump a ensuite proposé sa propre résolution concurrente à la dernière minute, sans mentionner l’invasion russe, mais celle-ci a été amendée par les Européens pour inclure des références à l’agression de la Russie et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. La résolution amendée a été adoptée avec 93 voix pour, 8 contre et 73 abstentions, les États-Unis s’abstenant et la Russie votant contre.

L’Assemblée générale est devenue l’organe principal de l’ONU pour traiter de la situation en Ukraine, le Conseil de sécurité étant paralysé par le droit de veto de la Russie. Depuis le début de l’invasion le 24 février 2022, l’Assemblée a adopté plusieurs résolutions condamnant l’agression russe et exigeant le retrait immédiat des troupes russes.

La résolution ukrainienne adoptée réaffirme l’engagement envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, appelle à une désescalade, à une cessation rapide des hostilités et à une résolution pacifique du conflit, tout en soulignant l’urgence de mettre fin à la guerre cette année.