WASHINGTON, dimanche 16 mars 2025–L’administration Trump a procédé à l’expulsion de centaines d’individus en invoquant une autorité de guerre, malgré une interdiction temporaire d’un juge fédéral. Ces expulsions visaient des migrants supposément affiliés au gang vénézuélien Tren de Aragua. Samedi soir, un juge fédéral a ordonné l’arrêt de ces déportations en s’appuyant sur le Alien Enemies Act, une loi rarement utilisée. Il a exigé que les avions transportant les expulsés retournent aux États-Unis, mais certains étaient déjà en vol.
La Maison Blanche a affirmé que près de 300 membres du gang avaient été arrêtés, tandis que le secrétaire d’État Marco Rubio a confirmé l’expulsion de centaines de criminels présumés. Rubio a aussi remercié le président salvadorien Nayib Bukele d’avoir accepté d’incarcérer ces individus, en échange de 6 millions de dollars américains pour soutenir le système pénitentiaire du pays. Parmi les déportés figuraient également deux dirigeants du gang MS-13 et 21 Salvadoriens recherchés.
Bukele a annoncé que les détenus de Tren de Aragua étaient transférés au Centre de Confinement du Terrorisme (CECOT) pour un an, partageant des images de leur arrivée. Il a ironisé sur la décision tardive du juge en postant « trop tard » sur les réseaux sociaux. Rubio a soutenu cette expulsion, affirmant qu’elle permettrait d’économiser de l’argent aux contribuables américains.
L’administration Trump pourrait avoir violé l’ordonnance du juge, selon certains experts juridiques, si les avions ont décollé après la décision de la cour. Si une infraction est confirmée, des sanctions pour non-respect de la loi pourraient être envisagées.
Sur le plan politique, les Républicains défendent cette expulsion comme une mesure de sécurité publique, tandis que les Démocrates expriment des inquiétudes sur le respect de l’état de droit et les risques de déportations injustifiées, notamment d’Américains ou de résidents légaux.
Enfin, le CECOT, prison où ont été envoyés les détenus, est connu pour ses conditions sévères. Accueillant jusqu’à 40 000 détenus, il est critiqué pour ses traitements inhumains et le non-respect des droits fondamentaux. La répression au Salvador a conduit à l’arrestation de plus de 80 000 personnes, soit plus de 1 % de la population, avec des détentions parfois arbitraires, bien que Bukele assure que plusieurs innocents ont été libérés.