WASHINGTON, dimanche 16 février 2025-L’administration Trump, par le biais du Department of Government Efficiency (DODGE), a procédé à l’annulation de plusieurs programmes de financement international, invoquant un usage inapproprié des fonds des contribuables américains. Selon des informations rendues publiques sur le compte officiel X (anciennement Twitter) du DODGE ayant a sa tête le multimillionnaire, Elon Musk, ces suppressions visent à « garantir que chaque dollar dépensé à l’étranger serve un objectif stratégique clair et bénéficie directement aux intérêts des États-Unis. »
Parmi les programmes annulés figure un financement de 10 millions de dollars destiné à la circoncision médicale volontaire des hommes au Mozambique. L’administration a également supprimé 9,7 millions de dollars accordés à l’Université de Californie, Berkeley, pour la formation de jeunes Cambodgiens en compétences entrepreneuriales. Un autre programme, doté de 2,3 millions de dollars pour le renforcement des voix indépendantes au Cambodge, a également été supprimé, tout comme 32 millions de dollars attribués au Prague Civil Society Centre, une organisation travaillant avec la société civile en Europe de l’Est.
Le DODGE a également mis un terme à 40 millions de dollars alloués à un centre pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Concernant l’Europe de l’Est, 14 millions de dollars destinés à l’amélioration des marchés publics en Serbie ont été supprimés. En matière d’élections et de gouvernance, un budget de 486 millions de dollars pour le Consortium pour le renforcement des élections et des processus politiques a été annulé, dont 22 millions de dollars pour la participation politique en Moldavie et 21 millions de dollars pour l’augmentation du taux de participation électorale en Inde.
Le financement de 29 millions de dollars pour le renforcement du paysage politique au Bangladesh a été abandonné, de même que 20 millions de dollars pour le soutien au fédéralisme fiscal au Népal et 19 millions de dollars pour la conservation de la biodiversité dans ce pays. L’aide de 1,5 million de dollars visant à renforcer la confiance des électeurs au Liberia et celle de 14 millions de dollars pour la cohésion sociale au Mali ont également été supprimées.
L’administration a aussi mis fin à 2,5 millions de dollars destinés à favoriser des démocraties inclusives en Afrique australe. Dans le secteur éducatif, 47 millions de dollars prévus pour améliorer les résultats scolaires en Asie ont été annulés. Enfin, 2 millions de dollars alloués au développement de modèles de recyclage durables pour renforcer la cohésion socio-économique des communautés marginalisées du Kosovo, notamment les populations Roma, Ashkali et Égyptiennes, ont également été supprimés.
Un responsable du DODGE a expliqué que ces décisions s’inscrivent dans une volonté de « concentrer les ressources sur des initiatives essentielles et éliminer les dépenses qui ne contribuent pas directement aux objectifs stratégiques des États-Unis. » Il a ajouté que « l’aide étrangère doit être mesurée en termes d’efficacité et d’impact tangible, et non simplement en fonction des intentions affichées. »
Ces suppressions s’inscrivent dans la politique plus large de l’administration Trump visant à réexaminer l’ensemble des programmes financés par l’État fédéral. Un haut fonctionnaire de la Maison-Blanche a déclaré que « les États-Unis ne doivent pas être les seuls à supporter le fardeau du financement international, surtout lorsque certaines initiatives n’apportent pas de bénéfices concrets à la nation. »
Les critiques de ces annulations, notamment dans le secteur humanitaire et démocratique, estiment cependant que certaines de ces coupes budgétaires pourraient fragiliser des initiatives de stabilité et de développement à l’étranger. Un analyste en politique internationale a noté que « ces suppressions pourraient avoir des conséquences à long terme, en particulier dans des pays où la gouvernance et la société civile dépendent en partie de ces financements pour assurer leur fonctionnement. »
L’administration Trump, quant à elle, maintient que ces mesures sont nécessaires pour garantir une meilleure gestion des fonds publics et éviter des dépenses qu’elle juge excessives ou inadaptées aux priorités des États-Unis.