GAZA City, vendredi 8 décembre 2023 – Alors que les massacres indiscriminés se poursuivent dans la bande de Gaza, Médecins Sans Frontières (MSF) lance un appel désespéré au Conseil de sécurité des Nations unies pour exiger un cessez-le-feu immédiat et durable, mettant en lumière la complicité de certains membres, en particulier les États-Unis et la France, dans le tragique bilan humain qui s’alourdit de jour en jour.
Depuis la fin de la trêve de sept jours, la violence a repris de manière choquante, avec des déplacements forcés massifs et des massacres touchant indiscriminément la population civile. À l’hôpital Al-Aqsa, seuls du 1er au 7 décembre, 1 149 patients ont été reçus en urgence, parmi lesquels 350 étaient déjà morts à leur arrivée. Le 6 décembre, le nombre de patients morts a dépassé celui des blessés, illustrant l’ampleur de la tragédie en cours.
Le personnel médical de MSF dans la bande de Gaza témoigne d’atrocités continues et systématiques au cours des huit dernières semaines. Les bombardements incessants, la faim, le déni d’accès aux soins et les déplacements forcés répétés ont créé des conditions de vie insoutenables pour plus de deux millions de personnes.
Les conséquences sanitaires sont alarmantes, avec une augmentation significative des maladies infectieuses, dont des diarrhées, des infections respiratoires aiguës, des infections cutanées, et des épidémies comme l’hépatite.
Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF International, souligne l’urgence d’une action immédiate : “Aujourd’hui, l’aide est dérisoire, loin d’être à la hauteur des besoins. Nos collègues se sentent impuissants lorsqu’ils entendent des enfants leur dire qu’ils préféreraient mourir plutôt que de continuer à souffrir. Il serait impardonnable de ne pas agir, de ne pas décréter un cessez-le-feu et de ne pas mettre fin au siège.”
MSF dénonce également l’intransigeance du gouvernement israélien, notant que les trêves temporaires et les pauses humanitaires sont insuffisantes face à l’ampleur des besoins. L’hôpital Nasser à Khan Younes, par exemple, a reçu 5 166 blessés et déclaré 1 468 patients morts à leur arrivée depuis le 7 octobre, avec des ordres d’évacuation créant la panique parmi une population n’ayant nulle part où aller.
Face à cette tragédie, MSF appelle le Conseil de sécurité des Nations unies à décréter un cessez-le-feu immédiat et durable, à lever le siège sur Gaza et à garantir une aide humanitaire sans restriction.
L’organisation souligne que chaque membre du Conseil partage la responsabilité de mettre fin à ce carnage, et que l’histoire jugera le retard accumulé pour agir au nom du principe fondamental d’humanité.