BRUXELLES, (Belgique), mardi 11 mars 2025– Alors que des tensions émergent au sein de l’alliance transatlantique entre les États-Unis et l’Europe quant à la stratégie à adopter en Ukraine, une haute responsable européenne a exhorté la communauté internationale à ne pas céder aux exigences de la Russie, qu’elle désigne comme l’unique responsable du conflit.
Lors de la réunion annuelle du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la coopération entre l’ONU et l’Union européenne en matière de maintien de la paix, Kaja Kallas, Haute Représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a dénoncé la « guerre d’agression illégale » menée par la Russie depuis plus de trois ans en Ukraine. Selon elle, cette invasion vise purement et simplement la destruction d’un État membre des Nations Unies. Elle a condamné les attaques incessantes de Moscou contre les civils, la diffusion de fausses informations, le déni des crimes de guerre et l’évasion des responsabilités.
Réaffirmant le soutien indéfectible de l’UE envers l’Ukraine et son droit à la légitime défense, elle a rappelé que l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté, le 24 février dernier, une résolution exigeant le retrait immédiat et sans condition des forces russes du territoire ukrainien. Ce texte, bien qu’ayant recueilli un large soutien international, a également révélé des divergences stratégiques au sein de l’alliance transatlantique, notamment avec l’opposition des États-Unis, qui ont proposé leurs propres résolutions évitant d’imputer explicitement la responsabilité du conflit à Moscou.
Pour Mme Kallas, la solution à cette guerre réside dans le retrait immédiat des troupes russes et la cessation des bombardements sur l’Ukraine. Elle a mis en garde contre toute complaisance à l’égard de l’agresseur, soulignant que l’histoire européenne a prouvé que céder face à la violence ne fait que l’encourager davantage. Elle a insisté sur le fait que les Ukrainiens refusent toute annexion par la Russie et se battent depuis trois ans pour préserver leur indépendance, méritant ainsi un soutien international sans faille.
Selon elle, ce conflit ne se limite pas à une guerre européenne ou à un affrontement entre voisins, ni même à une guerre par procuration. Elle l’a qualifié de « guerre coloniale », une lutte existentielle pour la survie d’un État souverain. Elle a également attiré l’attention sur les conséquences de cette guerre bien au-delà de l’Ukraine, notamment les perturbations des marchés mondiaux de l’alimentation et de l’énergie, ainsi que l’implication croissante de pays comme la Corée du Nord et l’Iran, dont le soutien militaire à la Russie constitue une menace pour la sécurité internationale.
Face à ces enjeux globaux, Mme Kallas a appelé à une réponse concertée et déterminée de la communauté internationale afin d’aboutir à une paix « juste et durable ». Elle a réaffirmé que le multilatéralisme restait, selon l’UE, l’instrument clé pour résoudre les conflits et assurer la stabilité mondiale.