WASHINGTON, samedi 5 avril 2025–L’administration Trump a mis en place de nouvelles règles d’immigration modifiant en profondeur la procédure de demande de carte verte pour les couples mariés. Au cœur de cette réforme : une nouvelle version du formulaire I-485, désormais obligatoire depuis le 20 janvier, qui impose des exigences financières plus strictes et le retour des entretiens en personne pour les conjoints.
Le formulaire I-485, intitulé Demande d’enregistrement de résidence permanente ou de modification de statut, exige désormais une déclaration financière complète de la part des demandeurs. Ces derniers doivent fournir des informations détaillées sur leurs revenus, leurs actifs, leurs dettes, ainsi que sur les aides publiques perçues aux États-Unis.
Cette évolution inclut également la réintroduction du terme « alien » (étranger), abandonné sous l’administration précédente.
Plusieurs avocats spécialisés en immigration dénoncent ces nouvelles mesures, qu’ils estiment pénalisantes pour les candidats disposant de moyens limités. « Ce système crée un filtre économique en faveur des demandeurs les plus fortunés », déplore l’un d’eux.
Autre changement majeur : les entretiens de mariage en présentiel redeviennent obligatoires pour les conjoints demandant une carte verte. Sous l’administration Biden, ces entretiens étaient souvent écartés en l’absence d’anomalies apparentes. Désormais, ils sont systématiques.
Les avocats conseillent aux couples de se préparer minutieusement : preuve de cohabitation, documents financiers communs, contrats de location conjoints, photos, et échanges de messages seront nécessaires pour démontrer la légitimité du mariage.
« Fournir des preuves solides et organisées est devenu essentiel », a indiqué un avocat.
L’agence américaine de l’immigration, USCIS, défend ces changements comme une réponse à la nécessité de renforcer la détection des fraudes. Un porte-parole a assuré que ces mesures visent à identifier et empêcher les mariages de convenance destinés uniquement à obtenir des avantages migratoires.
Mais certains dénoncent une rhétorique anti-immigration sous-jacente. Amol Sinha, directeur de la section new-yorkaise de l’ACLU, a critiqué les nouvelles règles comme étant « empreintes d’un discours anti-immigrés » et a évoqué de possibles violations constitutionnelles.
Ces réformes s’inscrivent dans la volonté affichée du président Trump de durcir considérablement les conditions d’accès à la résidence permanente, notamment en filtrant davantage les profils économiques, professionnels et éducatifs des candidats.