Emmanuel Macron face à la menace russe : « Nous rentrons dans une nouvelle ère »…

PARIS, mercredi 5 mars 2025- Dans une allocution télévisée, le président de la République française, Emmanuel Macron, a dressé un constat grave de la situation internationale et des menaces qui pèsent sur l’Europe et la France. Il a notamment insisté sur l’urgence de continuer à soutenir l’Ukraine, tout en renforçant l’indépendance stratégique et militaire du continent européen.

« Nous rentrons dans une nouvelle ère », a déclaré Emmanuel Macron d’entrée de jeu, soulignant que « notre prospérité et notre sécurité sont devenues plus incertaines ». La guerre en Ukraine, qui dure depuis plus de trois ans et a causé près d’un million de morts et de blessés, continue avec la même intensité.

Alors que les États-Unis, allié historique de la France, adoptent une posture plus incertaine vis-à-vis du conflit et envisagent de taxer les produits européens, Emmanuel Macron a réaffirmé la nécessité de ne pas flancher face à la Russie : « Nous avons, dès le premier jour, décidé de soutenir l’Ukraine et de sanctionner la Russie. Et nous avons bien fait. »

Le président français met en garde : « Si un pays peut envahir impunément son voisin en Europe, alors personne ne peut plus être sûr de rien. » Pour lui, la Russie ne se contentera pas de l’Ukraine : « Qui peut donc croire, dans ce contexte, que la Russie d’aujourd’hui s’arrêtera à l’Ukraine ? »

Macron accuse Moscou de mener une guerre globale, mobilisant « des soldats nord-coréens, des équipements iraniens », tout en « aidant ces pays à s’armer davantage ». La Russie, selon lui, ne se limite pas au champ de bataille ukrainien : « Elle viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipule les élections en Roumanie, en Moldavie […], organise des attaques numériques contre nos hôpitaux ».

Face à ce monde de danger, le chef de l’État français exhorte l’Europe à réagir : « Rester spectateur serait une folie. »

Macron insiste sur le fait que la paix ne peut être obtenue à n’importe quel prix : « La paix ne peut pas être la capitulation de l’Ukraine. […] Nous ne pouvons pas oublier que la Russie a commencé d’envahir l’Ukraine dès 2014 et que nous avons alors négocié un cessez-le-feu à Minsk. »

L’Europe, selon lui, doit se préparer à un engagement militaire renforcé, y compris à travers le « déploiement de forces européennes ». Il précise que ces forces « n’iraient pas se battre aujourd’hui », mais serviraient « une fois la paix signée, pour en garantir le plein respect ».

Au-delà de l’Ukraine, c’est toute l’Europe qui doit renforcer sa défense face à la menace russe. « L’avenir de l’Europe n’a pas à être tranché à Washington ou à Moscou », affirme le président français. La priorité est donc claire : « Hausser notre position de défense ».

Lors du Conseil européen extraordinaire, les États membres devraient adopter plusieurs mesures cruciales : « Des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes, des équipements parmi les plus innovants. »

Macron met en avant le rôle central de la France, qui possède « l’armée la plus efficace d’Europe » et une « dissuasion nucléaire complète, souveraine, française de bout en bout ». Il se dit prêt à ouvrir le débat sur « la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen », tout en affirmant que la décision « a toujours été et restera entre les mains du Président de la République, chef des armées ».

Dans ce contexte, la France devra faire « de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires », sans augmenter les impôts, grâce à « des réformes, des choix, du courage ».

Enfin, Macron rappelle que l’indépendance militaire doit s’accompagner d’une « indépendance économique, technologique, industrielle » pour que l’Europe puisse réellement peser sur la scène internationale.

« L’Europe et la France doivent se préparer à un monde plus brutal et incertain, où la dissuasion et la défense seront les garants de la paix » conclut-il.