NEW-YORK, lundi 12 août 2024– Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à une réforme urgente du Conseil de sécurité, mettant en avant la nécessité d’une représentation adéquate de l’Afrique. Selon lui, la structure actuelle du Conseil, héritée de l’après-Seconde Guerre mondiale, compromet sa crédibilité et sa légitimité mondiale.
Lors d’un débat organisé par la Sierra Leone, qui préside le Conseil en août, Guterres a rappelé que la plupart des pays africains étaient encore sous domination coloniale en 1945, n’ayant donc aucune voix dans les affaires internationales à l’époque. Il a souligné que l’absence de voix permanente pour l’Afrique, un continent de plus d’un milliard de personnes, était inacceptable et que les perspectives africaines sur les questions de paix et de sécurité devaient être mieux intégrées.
Le Secrétaire général a insisté sur la correction de cette injustice pour renforcer la crédibilité du Conseil de sécurité. Il a cité les appels répétés de l’Assemblée générale et de divers groupes géographiques, y compris certains membres permanents du Conseil, pour un changement significatif. Guterres a évoqué son Nouvel Agenda pour la paix, présenté en juillet, et le Pacte de l’avenir qui doit être discuté lors du prochain Sommet de l’avenir, comme des opportunités cruciales pour aborder ces réformes.
Guterres a encouragé tous les États membres à participer activement au Sommet, afin de s’assurer que les voix et initiatives africaines soient prises en compte et soutenues.
Le Conseil de sécurité compte actuellement 15 membres, dont cinq permanents avec droit de veto : la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie. Les 10 sièges non permanents sont attribués par région, avec trois pour les États africains. Malgré des réformes mineures, telles que la convocation automatique de débats à l’Assemblée générale lors de l’exercice d’un veto, des appels à des changements plus profonds persistent, en particulier de la part des régions sous-représentées.
Dennis Francis, Président de l’Assemblée générale, a également pris la parole pour souligner le rôle crucial de l’Afrique dans la paix et la sécurité mondiales. Il a partagé ses observations de visites récentes, notamment au Soudan du Sud et en Haïti, illustrant l’importance croissante de l’Afrique dans la résolution des défis mondiaux. Francis a exhorté les États membres à s’engager dans des réformes substantielles pour regagner la confiance des peuples envers les Nations Unies, en rappelant l’engagement initial de la Charte des Nations Unies.