WASHINGTON, vendredi 9 juin 2023– Selon un acte d’accusation rendu public vendredi, Donald Trump a mis les États-Unis en péril en conservant des documents confidentiels, y compris des secrets militaires et nucléaires, après son départ de la Maison-Blanche.
Aux États-Unis, « les lois sont les mêmes pour tous », a déclaré le procureur spécial chargé de l’enquête, Jack Smith, en révélant ce document lors d’une brève allocution télévisée.
Celles qui « protègent les informations liées à la défense nationale sont essentielles » et « les violer met notre pays en danger », a-t-il asséné, en demandant un « procès rapide » pour le milliardaire républicain.
Donald Trump avait annoncé jeudi qu’il avait été inculpé par la justice fédérale pour sa gestion des archives de la Maison-Blanche, une première pour un ancien président, et qu’il était convoqué mardi devant un tribunal de Miami.
« Je suis innocent », avait-il clamé, en se présentant comme victime d’une machination orchestrée par ses adversaires démocrates pour lui barrer la route vers la Maison-Blanche, qu’il espère reconquérir en 2024.
L’acte d’inculpation, rendu public vendredi, comporte 37 chefs d’accusation, dont « rétention illégale d’informations portant sur la sécurité nationale », « entrave à la justice » et « faux témoignage ».
« Je ne reconnais plus le pays ! », a commenté Donald Trump sur son réseau Truth Social, en assurant n’avoir « jamais rien eu à cacher ».
En janvier 2022, après plusieurs relances, il avait accepté de restituer 15 boîtes contenant près de 200 documents classifiés.
La police fédérale avait toutefois estimé qu’il n’avait pas tout rendu et en conservait encore beaucoup dans son club à Palm Beach. En mai, une assignation à produire les documents manquants avait été adressée à Donald Trump.
Ses avocats avaient restitué 38 documents supplémentaires. Toujours convaincus qu’il en manquait, des agents du FBI avaient effectué une perquisition spectaculaire à Mar-a-Lago le 8 août 2022 et avaient saisi une trentaine d’autres boîtes, contenant 11 000 documents.
D’après l’acte d’accusation, ces derniers « incluaient des informations sur les capacités de défense des États-Unis et de pays étrangers », « sur les programmes nucléaires » américains et « sur les vulnérabilités potentielles en cas d’attaque contre les États-Unis et leurs alliés ».
Outre Donald Trump, l’acte d’accusation concerne son ancien assistant personnel, Walt Nauta, accusé d’avoir déplacé, à la demande de son patron, des cartons pour les dissimuler.