Photo: Rachel Saint-Julien, Juriste/Coach de Vie
A l’occasion du 8 mars consacré jour de la femme à l’échelle internationale, les femmes du Parc Industriel de Caracol (Nord-Est) ont planché sur le harcèlement sexuel en milieu du travail. Avec l’appui de l’Unité Technique d’Exécution, le Service Environnement Santé, Sécurité et Sûreté (ESSS) du Parc était à l’origine de cette journée de sensibilisation.
Par Jacky Marc, Environment, Health and Safety (EHS),
D’entrée de jeu, le Chef du Service environnement, santé, sécurité et sureté (ESSS)) du Parc Industriel de Caracol a rappelé que les ouvrières constituent le pilier central du PIC. Tout en reconnaissant que cette présence féminine fait partie de la politique d’implantation du PIC dans le Nord-est d’Haïti, l’Ingénieur Jeantel Cheramy a tout de même tenu à spécifier que les bons résultats du Parc reposent sur le dos de ces femmes dynamiques et très productives.
Pour garder votre poste dans une usine, le travail est un droit. Ne vous laissez pas abuser », a lancé M. Cheramy dans son discours d’introduction.
Pour sa part, l’Officier de rétroaction du Service EHS a mis l’accent sur l’importance des plaintes dans la lutte contre l’harcèlement en milieu de travail. Le psychologue Bernadin Philogène a invité les ouvriers à s’armer de courage pour dénoncer les prédateurs.
« Ne gardez pas le silence si vous êtes victimes ou témoins de harcèlement dans les usines. Les procédures sont claires et toutes les plaintes sont traitées sans discrimination » a garanti M. Bernadin.
« Harcèlement en milieu du travail » est le thème sous lequel, la juriste et coach de la vie, Rachel Saint-Julien a intervenu pendant environ 45 minutes.
Avec des exemples pratiques et une approche interactive, Mme Saint-Julien a tenu en alerte une assistance, composée en majorité de femmes, désireuses de maîtriser les complexités de la problématique du harcèlement en milieu du travail. Dans des propos nuancés, la spécialiste a relevé certaines subtilités banales qui peuvent déboucher sur des cas flagrants de harcèlement ou d’abus tels que : des commentaires répétitifs indésirables, des marques d’attention intempestives.
« Les hommes sont, à un degré moindre, exposés eux aussi à des actes de harcèlement en milieu de travail. Dans tous les cas, c’est un problème qui mérite d’être solutionné » a-t-elle soutenu.
« Nul ne peut prétendre être incité puis passer à l’acte sous prétexte qu’un homme ou une fille l’avait attiré sexuellement. Je reconnais que tous, nous devons faire l’effort de nous habiller de façon à nous protéger contre d’éventuels pervers. Je ne prêche pas la conformité mais se protéger contre les cas d’agression est aussi une responsabilité personnelle » a-t-elle expliqué en réaction à une question sur la tenue vestimentaire qui est souvent évoquée comme cause dans plusieurs cas d’agressions ou de viols.
Le public s’est montré très satisfait. Les débats, après la session, était si animés, qu’on se croirait à une prolongation des assises. C’est le même sentiment du côté des organisateurs. Ils croient qu’il était important de faire d’une pierre deux coups : mettre les ouvrières du Parc Industriel de Caracol en valeur et les sensibiliser sur la problématique du harcèlement en milieu de travail.
Des représentants de l’Institut International Républicain (IRI), de l’Association de Fanm Solèy Dayiti (AFASDA), du Rassemblement des Femmes du Nord-est (RAFNE), des groupes de femmes membres du personnel de la SONAPI, du PIC, de l’Administration Générales des Douanes et des entreprises industrielles du parc notamment S&H Global, Mass Akansyèl, Everest, Ferre Haïti, Peintures Caraïbes ont participé à cette activité.
Pour clôturer la journée, un « Sound truck » a parcouru le Parc Industriel de Caracol et certaines rues de la ville de Cap-Haitien avec des messages de sensibilisation contre les violences faites aux femmes et l’harcèlement.