Miami, 19 juin 2020- Les actes d’atrocités dont sont victimes des citoyens noirs américains témoignent de la complexité des relations raciales dans ce pays.
Au nombre des victimes de la barbarie policière, l’haïtien américain Abner Louima.
Mr. Louima a été arreté puis torturé le 9 Aout 1997 dans le 70ème arrondissement de New-York. l’incident s’etait produit dans le quartier East Flatbush.
“Dieu m’a préservé la vie pour que je sois en mesure de témoigner aujourd’hui,”a-t-il estimé dans une interview accoredée à la chaine de télévision haïtienne, Island TV.
“Je me considère comme quelqu’un qui a de la chance d’être en vie et de voir un peu de justice,” a souligné Louima.
Après avoir été sodomisé par un policier Blanc avec le manche d’une ventouse, lui causant de sérieux dommages et lesions à la vessie et au colon. Abner Louima a beaucoup souffert, ses dents furent également abimées lors de l’agression lorsque le policier tortionnaire lui introduit de force le manche de la ventouse dans la bouche.
Il a subit plusieures interventions chirurgicales.
L’incident avait provoqué le mécontentement de la communauté haïtienne de New York. Des manifestations ont été organisées devant la Mairie de la ville ainsi que devant le commissariat du precinct 70ème.
Dans son rapport annuel 1998 sur les Etats-Unis, Amnesty International avait mentionné le cas Abner Louima parmi d’autres actes de brutalité, de torture et d’abus de la part de policiers.
Le policier tortionnaire Justin Volpe avait plaidé coupable lors du procès et purge une peine de 30 ans de prison.
Les récents actes de barbarie policière ouvrent la voie à une tempête de réactions violentes orchestrées dans tout le pays et dans le monde à propos des problèmes liés au racisme, à la discrimination, le harcèlement et préjugés raciaux.
Le débat est ouvert, il fait la “une” dans les médias. Les noirs qui sont longtemps confrontés au racisme, qu’il soit implicite ou declaré, individual ou structurel trouvent un espace.
Comme prétexte à ce tournant les manifestations organisées dans le monde entier après la mort de George Floyd par des policiers de Menneapolis, Minnesota, fin Mai, ainsi qu’a l’indignation soulevée par la mort de Rayshard Brooks en Georgie, un noir intoxiqué tué par la police,de Breanna Taylor,une noire abattue par la police à Louisville ( Kentucky), Ahmaud Arbery, un Noir lui aussi abattu en faisant du jogging en Georgie, et à l’impact du movement “black lives matter” qui monte en essort depuis 2013.
“Le racisme est profondément ancré. Il est même culturel,”a expliqué le Dr. Eddy Altiné, qui critique le système d’évaluation des compétences de personnel, les évaluations professionnelles sont notamment biaisées, a-t-il reconnu à l’emission Echos actualités Magazine.
“Le système éducatif américain a été conçu pour maintenir à tout prix le mythe de la suprémacie blanche,” a estimé pour sa part Jane Elliott connue pour ses campagnes contre le racisme.
Certes, les pratiques liées à la discrimination sont interdites aux États-Unis. Même si les lois américaines sont les mêmes pour les noirs et les blancs, dans la réalité le systeme est inégal.
Ce qui nous porte à croire que le rêve de Martin Luther king reste encore utopique.
Patrick Eliancy.
Journaliste