Brésil, 22 octobre 2020- Des ressortissants haïtiens vivant au Brésil et au Chili se retrouvent coincés dans ces pays et désirent rentrer, au plus vite, en Haïti.
Certains sont malades et ne peuvent pas se faire soigner dans le système médical de leurs pays d’accueil, d’autant que ceux-ci croient que leur maladie ne serait pas d’origine naturelle. D’où, la nécessité pour eux de retrouver leur famille afin de se faire traiter.
D’autres compatriotes sont au chômage depuis plusieurs mois voire plusieurs années. Dans ce cas aussi, certains pensent qu’un mauvais sort leur a été jeté par un membre de leur famille pour ne pas trouver du travail. Il en résulte que, ces migrants haïtiens qui ont fui la misère en Haïti en quête d’un mieux-être économique, se sont considérablement appauvris pour effectuer le voyage au point qu’ils ne sont pas en mesure de se procurer un billet retour.
Cependant, d’autres ont pu faire une réservation pour rentrer chez eux, mais ils sont confrontés à une autre difficulté. Etant donné qu’il n’existe pas de liaison aérienne directe entre Haïti, le Brésil et le Chili, ils doivent nécessairement transiter notamment par le Panama et la République Dominicaine.
Odilon Pierrevil, 27 ans, vit au Chili depuis quatre (4) ans dans des conditions socio-économiques difficiles puisqu’il n’a travaillé que par saison. Il explique à RHINEWS, avoir économisé juste à peine l’argent de son billet retour pour rentrer en Haïti.
J’ai planifié de rentrer chez moi au début du mois de novembre. J’ai fait la réservation depuis le mois d’août et le billet est sur le point d’expirer, mais je ne suis par certain de pouvoir l’utiliser pour voyager, précise-t-il, arguant ne plus disposer de moyens pour acheter le visa de transite imposé par le gouvernement du Panama.’’
Odilon Pierrevil déclare regretter son aventure chilienne qui n’aurait pas contribué à améliorer ses conditions d’existence comme il le souhaitait. Il dit souhaiter une intervention du gouvernement haïtien par le biais du ministère des affaires étrangères auprès des autorités panaméennes en vue de corriger cette situation.
‘’Mes parents ont contracté des prêts et vendu leurs petits biens dont une parcelle de terre et deux bœufs pour financer mon voyage au Chili dans l’espoir que je pourrais soutenir financièrement la famille et l’aider à reconstruire ses biens. Après quatre (4) ans, je n’ai rien réalisé de tout cela, souligne-t-il.’’
Il explique également avoir tenté d’entrer aux Etats-Unis à trois reprises, mais a échoué à chaque fois. ‘’Décidemment, déclare-t-il, je dois retourner en Haïti pour retrouver ma famille et j’espère qu’elle ne me rejettera pas.’’
Plusieurs dizaines de millier d’haïtiens ont fui le pays au cours des dix (10) dernières années à la recherche de meilleures conditions de vie sous d’autres cieux qu’ils croyaient plus cléments en Amérique latine.
Ils se sont réfugiés notamment au Chili, au Brésil, au Guatemala, au Mexique, au Suriname etc.
Certains ont consenti de grands débours financiers, mais au bout du compte, l’expérience s’est révélée décevante.
Plusieurs milliers d’entre eux sont déjà revenus au pays dans le cadre d’un programme de retour volontaire mis en place par le gouvernement chilien. D’autres ont quitté le Brésil et le Chili pour se rendre aux Etats-Unis après avoir transité par, au moins onze (11) pays de l’Amérique latine, lors d’un périple qui a duré entre trois (3) et six (6) moins.