“Violente répression policière contre des élèves en protestation à Anse-d’Hainault : un élève blessé par balle”

ANSE—D’HAINAULT (Grand-Anse), mardi 25 février 2025- Selon l’Union Nationale des Normaliens Haïtiens (UNNOH), une intervention policière d’une violence inouïe a secoué la ville d’Anse-d’Hainault ce lundi 24 février 2025, après que des élèves du Lycée Bernard Pierre Louis ont organisé une manifestation pour réclamer leurs professeurs. L’intervention des forces de l’ordre s’est soldée par des tirs à balles réelles, des jets de gaz lacrymogènes et plusieurs blessés parmi les élèves.

Joseph Dodley, élève de 8e année, a été blessé par balle au cou, tandis que Lougenson Nozil a été touché au-dessus de l’œil. Ces violences ont été perpétrées par un individu identifié sous le nom de Tomy, alias “Ti Toma”, accompagné du commissaire de police d’Anse-d’Hainault, Jean-Robert Barthélemy, ainsi que de plusieurs autres hommes lourdement armés, rapporte l’organisation.

Les élèves s’étaient rassemblés devant le lycée, bloquant l’entrée avec des bancs et s’asseyant sur place pour protester contre l’absence de leurs enseignants. Selon plusieurs témoins, la police est intervenue sous prétexte d’empêcher les élèves de descendre dans les rues. Ce qui n’était au départ qu’une discussion tendue entre les manifestants et les forces de l’ordre a rapidement dégénéré en fusillade lorsque le commissaire a ouvert le feu, suivi de ses hommes.

“Des tirs nourris ont alors résonné pendant plus d’une heure, semant la panique parmi les élèves. Des bombes lacrymogènes ont été utilisées à outrance, provoquant l’effondrement de plusieurs enfants asthmatiques. Les élèves, qui ne représentaient pourtant aucune menace, se sont retrouvés sous un véritable feu croisé.”

Selon l’UNNOH, “cette  répression brutale semble avoir été préméditée. Quelques jours auparavant, une altercation avait opposé des élèves du lycée à ceux d’un collège catholique de la ville, dirigé par un prêtre. Selon des informations recueillies sur place, ce dernier aurait sollicité l’intervention de la police pour empêcher les élèves du lycée de sortir le lundi matin.”

Les forces de l’ordre sont allées jusqu’à pénétrer dans l’enceinte du lycée, aspergeant les élèves de gaz lacrymogène et tirant à balles réelles, dans une opération qui a duré plus de quatre heures.

Cette situation suscite l’indignation et appelle à des réactions face à une utilisation disproportionnée de la force contre des élèves. Reste à voir quelles seront les réponses des autorités et de la société civile face à cette escalade de la violence policière à Anse-d’Hainault, indique l’UNNOH.