UNNOH : « 34 ans de combat pour l’éducation et la justice sociale »…

Josue Merilien,coordonnateur de l'UNNOH

PORT-AU-PRINCE, mercredi 19 mars 2025L’Union Nationale des Normaliens d’Haïti (UNNOH), célèbre en ce moi de mars, son 34e anniversaire. Cette organisation qui, depuis sa création en 1991, se bat pour les droits des enseignants et la défense d’un système éducatif accessible à tous, dresse un constat alarmant de la situation globale du pays. Cette année, cette commémoration se déroule dans un contexte de crise profonde, marqué par une insécurité grandissante et une détérioration sans précédent des conditions de vie en Haïti.

« Haïti est un pays dévasté, en situation de guerre, de génocide silencieux et invisibilisé », alerte l’UNNOH dans son message officiel. L’organisation dénonce un climat de terreur permanent où la population se retrouve piégée par la violence des gangs et l’inaction des autorités. « Même le droit de circuler ou de vivre est enlevé au peuple haïtien », affirme-t-elle, pointant du doigt un État incapable de garantir la sécurité de ses citoyens.

Depuis janvier, les enseignants haïtiens sont en grève, réclamant de meilleures conditions de travail et des réponses claires de la part du gouvernement. Pourtant, aucune avancée significative n’a été constatée, laissant les écoles paralysées et des milliers d’élèves privés d’instruction. « L’éducation est en crise, et personne au pouvoir ne semble vouloir y remédier », regrette l’UNNOH, qui appelle à des mesures immédiates pour sauver un secteur déjà fragilisé.

L’organisation insiste sur la nécessité d’une véritable stratégie nationale pour rétablir la sécurité et permettre le bon fonctionnement des écoles. « Il est urgent de mettre en place des opérations efficaces contre les criminels, de contrôler strictement les ports, les aéroports et les frontières terrestres, et d’instaurer un embargo total sur les armes », exige-t-elle. L’UNNOH estime qu’aucun redressement du pays ne sera possible sans une volonté politique forte et des actions concrètes pour restaurer l’ordre.

Loin de se limiter à une dénonciation, l’UNNOH appelle à une mobilisation générale, tant à l’intérieur du pays que dans la diaspora, pour faire face à cette triple crise sécuritaire, éducative et humanitaire. Elle exhorte les enseignants, les parents et tous les citoyens à s’unir pour exiger une réforme en profondeur du système éducatif et une amélioration des conditions de travail des professionnels de l’éducation. « L’avenir d’Haïti repose sur une école forte et accessible à tous », rappelle l’organisation, soulignant que la formation des citoyens de demain est un enjeu majeur pour le développement du pays.

Malgré l’adversité, l’UNNOH ne compte pas abandonner son combat. Elle réaffirme son engagement à défendre l’éducation publique et les droits des enseignants, appelant à la solidarité nationale et internationale pour sortir Haïti de cette situation critique. « Nous refusons de céder au découragement. Il est temps de nous organiser, de lutter et d’imposer un véritable changement », conclut-elle, déterminée à poursuivre sa mission en faveur d’une école de qualité et d’un pays plus juste.