WASHINGTON, mercredi 26 juin 2024– Le rapport 2023 sur la liberté religieuse dans le monde, publié par le Département d’État américain, dresse un tableau détaillé des conditions religieuses à travers divers pays, révélant à la fois des progrès et des défis persistants. Ce document, couvrant l’année 2023, est basé sur des informations collectées par les ambassades américaines, ainsi que par des groupes religieux, des ONG, des journalistes, et d’autres sources. Il met en lumière les actions gouvernementales et sociétales affectant la liberté religieuse, soulignant les violations les plus graves.
Il est essentiel de rappeler que la liberté religieuse est un droit fondamental garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme. L’article 18 de cette déclaration stipule : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. » Cette garantie universelle est le socle sur lequel repose l’analyse des violations présentées dans le rapport.
En Chine, les autorités continuent de restreindre sévèrement les pratiques religieuses, en particulier dans la région du Xinjiang, où les Ouïghours musulmans subissent une répression intense. Les rapports font état de détentions massives, de surveillance intrusive, et de destruction de sites religieux. Cette répression s’étend également aux chrétiens, bouddhistes tibétains, et pratiquants du Falun Gong, qui font face à des arrestations, des démolitions d’églises, et des campagnes de rééducation forcée. Le rapport cite des témoignages de survivants des camps de rééducation qui décrivent des conditions inhumaines et des tortures physiques et psychologiques(2023 Report on Internat…).
En Birmanie, la situation reste alarmante pour la minorité Rohingya musulmane, qui continue de vivre dans des conditions déplorables, victimes de violences, de déplacements forcés, et de discriminations systématiques. Les Rohingyas sont confinés dans des camps sans accès adéquat aux services de base, et les rapports documentent des actes de violence perpétrés par les forces militaires et des groupes bouddhistes radicaux. D’autres minorités religieuses, notamment les chrétiens dans certaines régions, sont également soumises à des restrictions sévères et à des persécutions(2023 Report on Internat…).
En Iran, le gouvernement exerce un contrôle strict sur les activités religieuses, ciblant particulièrement les minorités non musulmanes comme les bahaïs, les chrétiens convertis, et les derviches soufis. Les arrestations arbitraires, les condamnations à de longues peines de prison, et les restrictions sévères sur les pratiques religieuses sont courantes. Le rapport cite des cas de bahaïs emprisonnés pour leur foi, souvent accusés d’espionnage ou de propagande contre l’État. Les chrétiens convertis sont fréquemment arrêtés lors de raids sur des rassemblements clandestins et subissent des pressions pour renier leur foi(2023 Report on Internat…).
En Arabie Saoudite, bien que des progrès aient été réalisés en matière de tolérance religieuse, les restrictions restent draconiennes. La pratique publique de toute religion autre que l’islam est interdite, et les non-musulmans font face à des discriminations dans de nombreux aspects de la vie quotidienne. Les autorités continuent de cibler les chiites et les adeptes d’autres branches de l’islam qui ne sont pas en ligne avec l’interprétation wahhabite. Les rapports mentionnent des arrestations de chiites pour des motifs vagues de sécurité nationale et des fermetures de lieux de culte(2023 Report on Internat…).
Au Nigeria, les conflits religieux sont exacerbés par l’insurrection de Boko Haram et les tensions entre agriculteurs chrétiens et éleveurs musulmans. Les attaques contre les églises et les mosquées, les enlèvements, et les massacres de masse sont des occurrences fréquentes, plongeant plusieurs régions dans un climat de peur et d’instabilité. Le rapport cite des incidents où des villages entiers ont été détruits, avec des dizaines de morts et des milliers de déplacés(2023 Report on Internat…).
En Inde, la montée du nationalisme hindou exacerbe les tensions religieuses. Les minorités chrétiennes et musulmanes font face à une augmentation des violences communautaires, des lois anti-conversion restrictives, et des discours de haine. Les attaques contre les églises et les mosquées se multiplient, souvent avec une impunité apparente pour les auteurs. Les rapports documentent des incidents où des foules ont lynché des musulmans accusés de transporter du bœuf et où des chrétiens ont été agressés lors de prières collectives (2023 Report on Internat…).
Malgré ces défis, certains pays ont entrepris des réformes significatives pour améliorer la liberté religieuse. Au Soudan, depuis la chute du régime d’Omar el-Béchir, des lois sur l’apostasie ont été abrogées, et des efforts sont en cours pour promouvoir la tolérance religieuse et réhabiliter les lieux de culte endommagés. En Ouzbékistan, le gouvernement a pris des mesures pour réduire les restrictions sur les activités religieuses, libérant plusieurs prisonniers de conscience religieux et facilitant l’enregistrement des groupes religieux, bien que des défis persistent en matière de surveillance gouvernementale et de liberté de pratique(2023 Report on Internat…).
Le rapport 2023 du Département d’État américain sur la liberté religieuse internationale révèle un panorama complexe, où des avancées coexistent avec des régressions alarmantes. Il souligne l’importance de la vigilance continue et de la promotion des droits religieux pour tous, indépendamment de la croyance ou de l’appartenance religieuse. Les gouvernements, les organisations internationales, et les sociétés civiles doivent collaborer pour assurer que la liberté religieuse, telle que garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme, soit respectée et protégée partout dans le monde.