Près de 400 millions d’enfants victimes d’une discipline violente dans le monde (UNICEF)…

photo: SOS Enfants/Image d'illustration

NEW-YOR, mardi 11 juin 2024– Près de 400 millions d’enfants de moins de cinq ans subissent régulièrement des agressions psychologiques ou des châtiments physiques à domicile, selon les nouvelles estimations du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Ces chiffres révèlent que six enfants sur dix dans le monde sont victimes de méthodes disciplinaires violentes à la maison. Parmi ces enfants, environ 330 millions endurent des punitions physiques.

À l’échelle mondiale, les normes sociales néfastes qui sous-tendent ces méthodes d’éducation violentes persistent. Les données montrent qu’un peu plus d’une mère ou d’une personne en charge des enfants sur quatre considère que les châtiments physiques sont nécessaires pour bien élever un enfant. L’UNICEF définit les « agressions psychologiques » comme le fait de crier sur un enfant ou de le traiter de « stupide » ou de « fainéant ». Les châtiments physiques incluent des actions telles que secouer l’enfant, lui donner des claques ou des fessées, et plus généralement, tous les coups visant à infliger de la douleur sans causer de blessures visibles.

« Lorsque les enfants subissent des violences physiques ou verbales chez eux ou lorsqu’ils sont privés des soins sociaux et émotionnels de la part de leurs proches, leur estime de soi et leur développement peuvent être gravement affectés », explique Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF, à l’occasion de la première Journée internationale du jeu.

Les estimations de l’UNICEF, couvrant une centaine de pays disposant de ces données entre 2010 et 2023, comprennent des agressions psychologiques et des châtiments corporels, et couvrent 52% des enfants de moins de cinq ans dans le monde. Bien que de plus en plus de pays interdisent les châtiments physiques infligés aux enfants dans le cadre familial, environ 500 millions d’enfants de moins de cinq ans ne bénéficient toujours pas d’une protection juridique adéquate. Plus de la moitié des 66 pays ayant interdit ces pratiques ont adopté une législation au cours des quinze dernières années.

À l’occasion de cette première Journée internationale du jeu, l’UNICEF publie également des estimations sur l’accès des enfants à la possibilité de jouer. Les données couvrant 85 pays indiquent qu’un enfant de deux à quatre ans sur cinq ne joue pas avec la personne qui s’occupe de lui à la maison, et environ un enfant de moins de cinq ans sur huit n’a pas de jouets. De plus, quelque 40% des enfants de deux à quatre ans ne sont pas suffisamment stimulés ou manquent d’interactions essentielles. Un enfant sur dix n’a pas accès à des activités critiques pour son développement cognitif, social et émotionnel, telles que lire, raconter des histoires, chanter ou dessiner.

« Des soins parentaux attentifs et axés sur le jeu procurent de la joie et permettent aux enfants de se sentir en sécurité, d’apprendre, de développer des compétences et de mieux comprendre le monde qui les entoure », souligne Catherine Russell. Pour que chaque enfant se sente aimé et en sécurité, l’UNICEF appelle les gouvernements à renforcer leurs efforts et à accroître leurs investissements dans la protection des enfants. Cela inclut le renforcement des cadres juridiques et politiques interdisant toutes les formes de violence envers les enfants dans la sphère familiale.

Pour l’UNICEF, il est également crucial d’élargir l’accès aux espaces d’apprentissage et de jeu pour les enfants, notamment aux établissements préscolaires, aux écoles et aux aires de jeux. Un jeune garçon jouant au milieu des décombres des maisons détruites par des frappes aériennes dans le camp de réfugiés d’Al Shati, dans la bande de Gaza, symbolise les nombreux enfants vivant dans des conditions précaires. Ces espaces d’apprentissage et de jeu sont essentiels pour garantir le développement sain et harmonieux des enfants du monde entier.