Marie Lucie Bonhomme, Lauréate 2025 du Greeley Scholar for Peace Studies de l’Université du Massachusetts Lowell…

Marie Lucie Bonhomme, Journaliste....

MASSACHUSETTS, lundi 23 septembre 2024– Marie Lucie Bonhomme, journaliste haïtienne renommée, a été choisie comme lauréate du Greeley Scholar for Peace Studies 2025, un prix qui honore chaque année une personnalité engagée pour la paix et la justice sociale. Décerné par l’Université du Massachusetts Lowell, ce prix met à l’honneur ceux qui ont œuvré à travers le monde pour la promotion des droits humains et la paix. Bonhomme est reconnue pour son engagement infatigable à défendre les droits des populations vulnérables en Haïti et dans la région caribéenne.

« Le prix du Greeley Scholar for Peace Studies célèbre les leaders qui défient les systèmes oppressifs, et Bonhomme incarne parfaitement cette mission avec son travail en faveur des droits humains, » explique le comité du Greeley Scholar.

Marie Lucie Bonhomme a bâti sa carrière sur des reportages mettant en lumière les luttes des Haïtiens, tant dans leur pays qu’au sein de la diaspora. Depuis ses débuts à Radio Nationale d’Haïti en 1987, elle s’est imposée comme une figure centrale du journalisme engagé en Haïti. Elle est actuellement Directrice générale de TELEPLURIEL, une chaîne de télévision fondée en 2012, où elle présente également les informations du soir et anime une émission hebdomadaire intitulée « SANS DÉTOUR ».

Son parcours académique, notamment à l’École des Hautes Études Internationales à Paris, l’a dotée d’une vision critique des systèmes mondiaux et de leur impact sur les pays en développement. Ses enquêtes, telles que celles sur les enfants des rues en Haïti, les travailleurs haïtiens des bateys en République dominicaine, ou les immigrés haïtiens à New York, ont révélé l’étendue des difficultés auxquelles fait face le peuple haïtien, tout en soulignant les dimensions transnationales de ces luttes. Ces investigations ont été publiées dans la revue PERSPECTIVES, produite par la société audiovisuelle IMAGES PRODUCTION, qu’elle a cofondée.

Bonhomme a également démontré un engagement remarquable pour la justice transnationale. En 2005, elle a participé à une mission au Bénin aux côtés de la professeure Mirlande Manigat, dans le cadre de l’organisation « Voix Essentielles Femme en Démocratie », afin d’encourager les Haïtiens à explorer des modèles de gouvernance non occidentaux. Plus récemment, en 2021, elle a attiré l’attention internationale sur les conditions des migrants haïtiens à la frontière américano-mexicaine, soulignant la nécessité de solutions globales qui respectent la dignité humaine.

La carrière de Marie Lucie Bonhomme a été marquée par des moments de grande bravoure personnelle. En juin 2023, elle a été kidnappée par des membres du gang de Vitelhomme Innocent, mais a été libérée après une brève conversation. Quelques jours plus tard, son mari, Pierre-Louis Opont, a lui aussi été enlevé et détenu pendant plus de deux mois avant d’être relâché contre rançon. Ces événements n’ont fait que renforcer la détermination de Bonhomme à dénoncer les abus de pouvoir et à défendre les droits des Haïtiens.

« Le courage de Bonhomme, qui continue de rapporter les vérités difficiles malgré les menaces personnelles, illustre pourquoi elle mérite cet honneur, » souligne un membre du comité du Greeley Scholar.

Tout au long de sa carrière, Bonhomme a été reconnue pour son travail exemplaire. En 2004, elle a reçu une distinction lors de la 14e Journée Mondiale de la Liberté de la Presse pour sa couverture des événements entourant le départ du président Jean-Bertrand Aristide. La même année, elle a été honorée par le Vital Voices Global Partnership au Kennedy Center à Washington pour sa contribution à la promotion de la paix et du progrès.

Le prix du Greeley Scholar for Peace Studies, en choisissant Marie Lucie Bonhomme, reconnaît non seulement son courage mais aussi son engagement profond pour une justice qui dépasse les frontières nationales, s’inscrivant dans la lutte contre les inégalités structurelles, les séquelles de l’impérialisme, et les injustices qui persistent en Haïti et dans toute la région caribéenne.