Port-au-Prince, 19 août 2020 (RHINEWS)- Magalie Georges conteste la décision du ministère de l’éducation nationale de la transférer, de manière arbitraire, au district scolaire de la Croix-des Bouquets.
La secrétaire générale de la Confédération Nationale des Educateurs d’Haïti (CNEH) était jusqu’à son transfert, directrice de l’Ecole de la République des Etats-Unis, dans le district scolaire de Port-au-Prince pendant plusieurs années.
Madame Georges qui n’entend pas se rendre à sa nouvelle affectation, qualifie son transfert de répression syndicale et d’acte de punition, expliquant que cette décision intervient quelques jours après qu’elle eut critiqué les conditions dans lesquelles la reprise des cours a été effectuée la semaine dernière.
‘’Je ne suis pas opposé au principe de transfert, dit-elle, lors d’une interview a RHINEWS, mais cela doit être planifié en tenant compte de certains facteurs liés au déplacement de l’enseignant.’’
Selon lui, son transfert décidé par son ancien professeur de sciences sociales à l’école, Pierre-Josué Agénor Cadet, participe de manœuvres visant à museler les syndicalistes qui critiquent le mauvais fonctionnement du système scolaire.
L’enseignante qui assimile cette décision à une atteinte grave à la liberté syndicale, à la liberté d’expression et à la démocratie, affirme son intention de porter cette affaire par devant des instances internationales afin d’attirer leur attention sur une dictature qui est en train de se mettre, menaçant dangereusement les acquis démocratiques haïtiens.
Elle souligne que des hommes armés qui ne seraient pas des policiers montent la garde a l’établissement scolaire qu’elle dirigeait depuis plusieurs jours. ‘’Ces derniers, précise-t-elle, ont même menacé certains écoliers et parents qui protestaient contre la mesure du ministère de la transférer.’’
‘’Ceci est la preuve évidente que l’on vit sous une dictature. Pire encore, souligne-t-elle, plusieurs autres leaders syndicaux ont été transférés ou ont fait l’objet de mesures administratives injustifiées en raison de leur implication dans des activités syndicales.
Magalie Georges cite notamment le cas de Franck Wilbert Georges de l’UNNOEH qui a été transféré dans le département des Nippes et le Josué Mérilien de l’UNNOH dont le chèque a été gelé depuis environ six (6) mois. ‘’Ce sont-là des mesures arbitraires et anti-démocratiques qui remettent en question toutes les luttes menées par le peuple haïtien pour vaincre la dictature, selon Magalie Georges qui continuent de dénoncer les conditions sanitaires exécrables des écoles.’’
Elle invite les autorités à renoncer à leur démarche de confrontation et à prioriser la voie de la négociation afin de répondre aux revendications des enseignants qui réclament un ajustement de salaire moyen de soixante-quinze (75,000) mille gourdes contre treize (13,000) mille actuellement et des avantages sociaux.