Les syndicats d’enseignants dénoncent un blocage persistant après une rencontre avec le ministre de l’Éducation Nationale…

PORT-AU-PRINCE, vendredi 14 février 2025Lors d’une rencontre tenue le 13 février 2025 entre les syndicats d’enseignants et le ministre de l’Éducation, Antoine Augustin, accompagnés du directeur général Yves Roblin, du directeur de cabinet et d’autres cadres du ministère, les discussions ont tourné autour des engagements pris et des ajustements nécessaires pour résoudre la crise paralysant le secteur éducatif. Toutefois, selon le rapport issu du syndicat, la réunion s’est soldée sans avancée significative, laissant planer l’incertitude sur la reprise des cours dans les établissements publics.

D’après le rapport syndical, l’objectif de la rencontre était d’« évaluer l’état d’avancement des engagements pris, examiner les ajustements nécessaires et renforcer le dialogue entre le ministère et les syndicats afin de sortir de la situation actuelle ». Mais les représentants syndicaux déplorent que l’ordre du jour présenté ait été trop général et n’ait pas pris en compte les points essentiels, notamment ceux liés aux revendications des enseignants.

Parmi ces revendications figurent l’ajustement des salaires et la mise en place d’une carte de débit d’un montant de 25 000 gourdes, considérée comme une mesure urgente pour alléger la précarité des enseignants. Selon le syndicat, ces points sont cruciaux pour permettre le déblocage de la situation sur le terrain, où « presque toutes les écoles publiques sont fermées dans plusieurs départements, avec même des écoles privées qui ont dû suspendre leurs activités ».

Les représentants de la CUTRASEPH ont insisté pour que les discussions portent d’abord sur l’ajout de ces éléments manquants à l’accord provisoire signé précédemment. « Nous avons demandé au ministre de discuter des ajustements nécessaires afin de permettre une sortie de crise et la levée de la grève dans tous les départements », indique le rapport. Cependant, le ministre de l’Éducation a préféré renvoyer cette question à une commission qui n’a pas encore été mise en place. Cette commission aurait pour mission de poursuivre les négociations et de superviser la mise en œuvre des engagements du ministère.

Les syndicats rejettent cette approche et estiment que seule une entente directe entre le ministre, le Premier ministre et les syndicats pourrait permettre d’intégrer les revendications des enseignants. « Nous avons précisé au ministre que cette commission ne peut pas ajuster l’accord provisoire. C’est à lui, en concertation avec le Premier ministre, de trouver un terrain d’entente avec les syndicats », précise le rapport.

Les enseignants ont également averti que si le ministre refuse d’aborder directement la question des ajustements, la réunion serait perçue comme une perte de temps plutôt qu’une avancée vers une solution concrète. « Si le ministre veut réellement débloquer la situation et mettre fin à la grève, il doit s’asseoir avec le Premier ministre pour apporter les réponses que les enseignants attendent avant de retourner en classe », souligne le rapport syndical.

Malgré ces demandes pressantes, la rencontre s’est achevée sans issue favorable. Aucune solution concrète n’a été trouvée pour permettre le retour des enseignants en classe à l’échelle nationale. Seule la directrice des ressources humaines a présenté quelques avancées sur le dossier des nominations, tout en reconnaissant que le processus restait largement incomplet. « Nous avons besoin d’environ 4 milliards de gourdes pour finaliser la nomination de plusieurs milliers d’enseignants », a-t-elle indiqué.

Concernant la carte de débit, il a été révélé que deux départements n’avaient pas encore transmis les dossiers nécessaires à la direction des ressources humaines. L’administrateur du ministère a toutefois affirmé que toutes les conditions étaient réunies pour la distribution des cartes, les fonds ayant déjà été débloqués. « Nous attendons que les directions départementales envoient les dossiers restants afin de finaliser le processus », a-t-il déclaré.

Quant à l’assurance, le ministère a assuré que des discussions étaient en cours pour trouver des solutions satisfaisantes.

Toutefois, les syndicats dénoncent l’attitude du ministre, qui s’accroche à la création d’une commission alors que celle-ci ne peut en rien résoudre la crise actuelle. « Le ministre reste bloqué sur cette question alors que cette commission ne peut pas débloquer la situation, elle ne peut qu’aider à faciliter le dialogue », indique le rapport syndical. Pour les syndicats, cette démarche s’apparente à une stratégie dilatoire qui ne fait que prolonger l’impasse.