New-York, samedi 19 février 2022– Le Comité spécial de la décolonisation a donné vendredi le coup d’envoi de sa nouvelle session, en procédant à la réélection de sa Présidente et en écoutant une intervention du Chef de cabinet du Secrétaire général de l’ONU, qui s’est dit « parfaitement conscient des effets dévastateurs du colonialisme sur les sociétés ».
Courtenay Rattray, de la Jamaïque, a donc jugé essentielle dans ce contexte la coopération internationale, avant de souligner que les 17 territoires non autonomes inscrits sur la liste des Nations Unies, dont certains ont des économies fragiles, ont consenti d’énormes efforts pour faire face aux répercussions socioéconomiques de la crise sanitaire.
Il a dit que l’appui fourni par les puissances administrantes, le système des Nations Unies et d’autres organisations continuera d’être d’une grande importance pour faire en sorte que 2022 soit l’année de la reprise « pour tous ».
Un appel repris à son compte par la Présidente du Comité spécial, Keisha McGuire (Grenade), qui, après sa réélection par acclamation à la tête de cet organe subsidiaire de l’Assemblée générale, a exhorté ses États membres à redoubler d’efforts pour l’aider dans la conduite de ses travaux.
Le Comité est chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, à entendre les déclarations de représentants des territoires non autonomes, et à y dépêcher des missions de visite et à organiser chaque année des séminaires régionaux.
Sur ce dernier point, elle a regretté que la réduction des allocations pour les voyages au cours des derniers exercices budgétaires ait affaibli la capacité du Comité à s’acquitter pleinement de ses deux importants aspects de son mandat.
Au nombre des développements récents survenus dans les territoires non autonomes, la Présidente a cité la tenue, le 12 décembre 2021, du troisième référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie.
Tout en notant qu’une majorité des 43% d’électeurs ayant participé au vote avaient dit « non » à l’indépendance, Mme McGuire a assuré de la volonté du Comité de continuer à accompagner le processus de décolonisation dans ce territoire, conformément à son mandat. Elle a précisé que la Nouvelle-Calédonie est entrée dans une période de transition définie par la Puissance administrante, après avoir organisé trois référendums dans le cadre de l’Accord de Nouméa de 1998. Elle a précisé que le Comité a entretenu un dialogue avec la France en présence de son ministre des Outre-mer.
Cette séance d’organisation des travaux du Comité a également permis l’élection ou la réélection de ses Vice-Présidents, Pedro Luis Pedroso Cuesta (Cuba), Alhaji Fanday Turay (Sierra Leone) et Arrmanatha Christiawan Nasi (Indonésie), et de Bassam Sabbagh (République arabe syrienne) au poste de rapporteur.
Les représentants de Cuba, de l’Indonésie, de la République arabe syrienne, de la Sierra Leone, de l’Iran et de l’Iraq ont salué l’adoption d’un programme de travail qui adresse un message clair sur la détermination du Comité spécial à promouvoir la décolonisation à l’ONU.
Alors que débute la deuxième année de la Quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, tous ont appelé à favoriser une meilleure communication avec les puissances administrantes pour permettre la mise en œuvre l’application de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale en date du 14 décembre 1960, qui vise à éliminer le colonialisme « sous toutes ses formes et manifestations ».