La CUTRASEPH interpelle le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé sur la reprise des négociations pour mettre fin à la grève des enseignants…

Alix Didier FilsAime, Premier ministre d'Haiti...

PORT-AU-PRINCE, samedi 1er février 2025- Dans une nouvelle lettre ouverte adressée au Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, la Centrale Unitaire des Travailleurs (euses) des Secteurs Public et Privé d’Haïti (CUTRASEPH) alerte sur la paralysie persistante du secteur éducatif et exige la reprise immédiate des négociations en vue d’un ajustement de l’accord provisoire signé le 20 janvier dernier. Selon le syndicat, cet accord, en l’état, est insuffisant pour satisfaire les revendications des enseignants, ce qui explique la poursuite de la mobilisation à l’échelle nationale.

Dans cette correspondance datée du 31 janvier 2025, le directoire de la CUTRASEPH rappelle que « la situation sur le terrain reste pratiquement bloquée malgré la signature de l’accord provisoire », un constat qui, selon l’organisation, s’explique par l’absence de plusieurs points jugés essentiels par les enseignants. Parmi ces revendications non prises en compte, les signataires soulignent l’ajustement des salaires, l’augmentation du montant de la carte de débit de 15 000 à 25 000 gourdes, la fixation d’une date limite pour la remise des lettres de nomination, le paiement des arriérés de salaire ainsi que la nomination à deux chaires des étudiants stagiaires.

La CUTRASEPH affirme avoir averti les autorités que la non-intégration de ces éléments dans l’accord aurait pour conséquence la poursuite du mouvement de grève. « Tout accord signé entre les représentants/tes des syndicats et le gouvernement sans les considérer n’aura pas les effets escomptés », rappelle la centrale syndicale, pointant du doigt la responsabilité du gouvernement dans l’impasse actuelle.

Face à la colère des enseignants et à la mobilisation des élèves qui continuent d’occuper les rues dans plusieurs départements, le syndicat presse le Premier ministre d’agir sans délai. « Gouverner, dit-on, c’est prévoir », écrivent les signataires, exhortant le chef du gouvernement à organiser une rencontre spéciale de négociation dès ce week-end pour ajuster l’accord en intégrant les revendications ignorées. Ils insistent également sur la nécessité d’une réponse claire au problème de l’insécurité qui empêche le déplacement des élèves, enseignants et personnels administratifs, compromettant ainsi le fonctionnement normal des établissements scolaires.

« Il est de votre responsabilité de vous pencher rapidement sur les véritables raisons du blocage et d’apporter des réponses conséquentes », martèle la centrale syndicale, soulignant l’urgence d’une issue favorable qui permettrait aux enseignants de reprendre les cours dès la semaine prochaine dans tout le pays.

“Le message est clair : sans un engagement concret du gouvernement en faveur des revendications des enseignants, la crise risque de s’enliser davantage, avec des conséquences désastreuses pour le système éducatif haïtien.”