PORT-AU-PRINCE, mardi 28 janvier 2025–Dans une lettre ouverte adressée à Augustin Antoine, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), le Directoire de la Centrale Unitaire des Travailleurs (euses) des Secteurs Public et Privé d’Haïti (CUTRASEPH) a appelé à la reprise immédiate des négociations afin de modifier l’accord provisoire signé le 20 janvier dernier. Selon la CUTRASEPH, cet accord, conclu sans l’inclusion de revendications majeures des enseignants en grève, n’a pas permis d’apaiser la situation, laquelle continue de se détériorer à l’échelle nationale.
La CUTRASEPH a souligné que l’accord en question n’a pas répondu aux attentes de la majorité des enseignants et enseignantes en grève, car il ne prévoit pas de solutions concrètes aux principales revendications formulées par les syndicats, notamment l’Union nationale des normaliens haïtiens (UNNOH). Parmi ces exigences figurent l’ajustement salarial, la révision à la hausse de la carte de débit de 15 000 à 25 000 gourdes, la régularisation des lettres de nomination, le paiement des arriérés de salaire, ainsi que la nomination des étudiants stagiaires à deux chaires. Le non-respect de ces points, pourtant jugés essentiels par les enseignants, a conduit à une intensification du mouvement de grève et à des manifestations dans plusieurs départements.
« Diriger, dit-on, c’est prévoir. Si diriger c’est prévoir, le ministère et le gouvernement doivent user de sagesse et de prévoyance pour éviter que la situation ne dégénère davantage », avertit la CUTRASEPH dans sa correspondance. Le syndicat appelle ainsi le ministre à une rencontre urgente avec les représentants syndicaux afin d’ajuster l’accord provisoire et de conclure un nouvel accord avec des échéanciers clairs.
Le Directoire de la CUTRASEPH a également attiré l’attention sur la persistance de l’insécurité, qui constitue un obstacle majeur au bon fonctionnement du système éducatif. Il note que l’insécurité entrave les déplacements des élèves, enseignants, et personnels administratifs, paralysant de nombreux établissements scolaires. En outre, le syndicat a rappelé l’importance de lutter contre la corruption et les pratiques administratives douteuses, notamment en exigeant des audits et des enquêtes croisées. Une attention particulière a été portée sur la situation de Fednel Michel, un membre de la CUTRASEPH, accusé à tort d’irrégularités administratives, selon le syndicat. Ce dernier demande une enquête impartiale pour établir les responsabilités et rétablir la justice.
La CUTRASEPH a insisté sur l’urgence de reconsidérer les points manquants dans l’accord provisoire, condition sine qua non pour un retour des enseignants dans les salles de classe. « Ce sera justice pour les enseignants/tes, les élèves, et les parents d’élèves », affirme le Directoire, en espérant une réponse rapide et favorable de la part du ministère.