Haïti : L’insécurité prive près de 200.000 enfants d’école à Port-au-Prince et dans l’Artibonite…

Des ecoliers haïtiens /image d'illustration...

PORT-AU-PRINCE, vendredi 24 mai 2024 – La persistance de l’insécurité à Port-au-Prince et dans l’Artibonite a conduit à la fermeture de 900 écoles, perturbant ainsi l’éducation de près de 200.000 élèves et de 4.000 enseignants, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Depuis juillet 2023, les écoles ont subi une trentaine d’attaques caractérisées par des pillages, des incendies, et des enlèvements d’enseignants et d’élèves. En outre, 35 des 85 sites de personnes déplacées à Port-au-Prince sont des écoles, ce qui expose les archives scolaires à un risque de destruction.

L’OCHA a exprimé sa préoccupation : « Sans accès à l’éducation, une génération d’enfants vivant dans les zones de violence risque de grandir sans les compétences requises pour contribuer à un avenir plus pacifique ainsi qu’au développement socio-économique du pays ».

La situation sanitaire est également alarmante. À Port-au-Prince, seules 20 % des structures de santé fonctionnent normalement. L’insécurité persistante, le manque de ressources financières et le personnel de santé insuffisant contraignent les infrastructures médicales à fonctionner à capacité réduite.

La reconstitution des stocks de médicaments est retardée par le dysfonctionnement de l’aéroport international et du port de Port-au-Prince, aggravant les risques de maladies d’origine hydrique comme le choléra, surtout avec l’arrivée de la saison des pluies.

Pour faire face à cette crise, des agences humanitaires ont acheminé des stocks de médicaments et des produits humanitaires essentiels du Panama vers Cap-Haïtien via un pont aérien financé par l’Union européenne. Cependant, davantage de médicaments et de produits médicaux sont nécessaires pour répondre aux besoins des structures de santé.

Depuis la réouverture de l’aéroport international de Port-au-Prince le 20 mai, après deux mois et demi de fermeture due à la violence des groupes armés, seule une compagnie aérienne a repris ses vols commerciaux. Cela continue de limiter la mobilité de la population et des acteurs humanitaires, ainsi que l’acheminement des stocks d’intrants humanitaires.

De plus, plusieurs dizaines de conteneurs de fournitures humanitaires restent bloqués au port de Port-au-Prince. L’OCHA insiste sur l’importance de garantir l’accès des organisations humanitaires au port et l’utilisation des services de transport maritime pour récupérer ces conteneurs, considérant cela comme une nécessité absolue.