Haïti/Education : La CNEH estime que les conditions ne sont pas réunies pour la reprise des cours dans les écoles

Magalie Georges, secretaire generale de la CNEH...

Port-au-Prince, 9 Août 2020- La Confédération Nationale des Educateurs d’Haïti (CNEH) se montre particulièrement préoccupée par la décision du ministère de l’éducation nationale relative à la reprise des cours dans le contexte actuel marqué par la pandémie du coronavirus non encore maitrisée.

Le ministère de l’éducation nationale a retenu la date du 10 Août pour la reprise des cours en vue de sauver l’année scolaire 19/20 fortement perturbée par les turbulences politiques de l’année dernière et la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus.

La secrétaire générale de la CNEH, Magalie Georges estime que les conditions ne sont pas réunies pour une reprise effective des cours. Elle souligne que le pays fait face encore à la pandémie du covid-19 et le protocole sanitaire défini par le ministère de l’éducation nationale est quasiment impossible à respecter.

Selon Magalie Georges, les salles de classe des écoles les mieux aménagées ne font pas plus de 50 mètres de surface. ‘’S’il faut respecter le protocole sanitaire relatif à la distanciation sociale de 1 mètre mis en place par le ministère de l’éducation nationale, on ne pourra accueillir qu’un maximum de quinze (15) élèves par classe alors qu’en général, précise-t-elle, les écoles primaires publiques ont entre cinquante (50) et soixante (60) élèves par classe.’’

La syndicaliste ajoute qu’il sera impossible de boucler les cinquante (50) jours souhaités par le ministère, puisqu’il faudrait diviser chaque classe par groupe de quatre dans le cadre d’un système de rotation qui permettrait aux écoliers de sauver au maximum 13 jours de classe.

Madame Georges met l’accent également sur des problèmes d’ordre infrastructurel auxquels les écoles écoles publiques font face notamment, en ce qui a trait à leur alimentation en eau potable. ‘’Les écoliers auront du mal à trouver un point d’eau pour se laver les mains, geste minimal pour se protéger contre le virus, déclare-elle.’’

‘’Dans la plupart des écoles, le bloc sanitaire est dysfonctionnel ou inexistant, Magalie Georges, arguant que dans de telles conditions, les risques de contamination au covid-19 sont élevés pour le corps enseignant, les écoliers et tous ceux qui évoluent dans le milieu scolaire.’’

D’autres organisations d’enseignants dont le Réseau National des Enseignants d’Haïti (RENAEH), menacent de boycotter la rentrée des classes pour exiger la satisfaction de leurs revendications relatives à de meilleures conditions de travail et de vie.

Le coordonnateur du RENAEH, Casimir Mérisma a affirmé la semaine dernière que les enseignants ne retourneront pas dans les salles de classe aussi longtemps qu’ils n’auront pas de meilleures conditions de travail, un salaire de soixante-quinze (75,000) mille gourdes contre treize (13,000) mille gourdes actuellement, une carte de débit, une meilleure couverture d’assurance médicale, des prêts à l’ONA, d’autres avantages sociaux, etc.

Les écoliers haïtiens ont toujours du mal à boucler une année de deux-cents (200) jours de classe par an conformément au standard international en matière scolaire.