Floride 3 septembre 2021– Haïti perd l’une des grandes figures intellectuelles du pays. Il s’agit de Dr Willy Henriquez, un ancien de la Sorbonne, où il a eu son doctorat en philosophie, poète, professeur de lettres, maitre de conférences, décédé jeudi, des suites de coronavirus, en Floride où il refusait de prendre le vaccin.
Dr Willy Henriquez est l’oncle de l’ancien ministre de la Culture et de la Communication, Pradel Henriquez (mars 2020-juillet 2021), considéré comme son père.
L’ancien directeur Général du Théâtre national de Gabon, était un fin connaisseur de la réalité haïtienne. Il évoluait aux cotés de Syto Cavé, Anthony Phelps, Emile Olivier et Michel Philippe Lerebours.
Willy Henriquez a exercé le métier de journaliste en Yougoslavie. Polyglotte, il a vécu au Gabon (Afrique) pendant 25 ans.
En 2010, il a eu une longue interview avec le journaliste haïtien, Yves Paul Léandre, après le séisme du 12 janvier, à Radio Mélodie FM, tragédie ayant couté la vie à la femme de Marcus Garcia, Josseline Dominique. La nouvelle a bouleversé la famille qui vit en Floride depuis environ 30 ans.
Selon les témoignages de l’ancien Ministre Pradel Henriquez, à l’Agence RHINEWS, Willy Henriquez était de la trempe de Franckétienne, homme de théâtre, diseur, homme de radio.
C’était l’élite pure de l’intelligentsia haïtienne. Il était toujours fier de lui, avant de gagner l’exil sous François Duvalier des années 60, après avoir joué la pièce de Caligula de Albert Camus.
Qui ne se souvient pas des émissions hebdomadaires de poésie et de théâtre à Radio Cacique, la radio d’Anthony Phelps ? Les sketchs radiophoniques avec Ghislaine Mevs, Willy Henriquez, Emile Olivier et Lucienne Carrié.
« Willy était témoin de tous les grands épisodes de la vie politique en Haïti. Il était préoccupé au plus haut point par tout ce qui pouvait dégrader, diminuer, l’homme haïtien » indique son neveu, auteur de l’ouvrage « Déclin de la culture haïtienne, politique culturelle et pratiques artistiques en Haïti (1986-2016).
Avant de mourir, il voulait revenir au pays mais n’a pas eu le temps de le faire. C’est un laboratoire d’idées et de projets qui s’en va pour l’au-delà.
Il était assimilé parfois à un rêveur, car disait-il souvent à ses proches, qu’il rêve grand pour son pays.
C’est un grand vide pour le pays de voir partir cet homme sympathique, élégant, toujours prêt à partager ses connaissances avec les plus jeunes et comme ancien professeur de lettres, il a formé beaucoup de générations.