La ville du Cap-Haïtien a célébré le 15 août ses 350 ans de fondation de la manière la plus simple possible. Sans téléphérique, électricité 24/24 et la mairie la mieux équipée du pays, les capois ont célèbre la fête de leur ville chérie avec pincement de cœur. Cependant, la célébration des 350 ans de Cap-Haïtien devrait, en principe, être grandiose et a la dimension de ce que cette ville représente historiquement et culturellement. C’est d’ailleurs une ville patrimoine. Cette célébration devrait être aussi un prétexte pour mettre la ville en chantier afin de la replacer sur la carte touristique mondiale. Des monuments historiques, des sites touristiques, du trésor artistique et culturel, le Nord en général et Cap-Haïtien en particulier, n’en maquent pas.
Par Jacques Kolo,
Cap-Haïtien, 17 août 2020 (RHInews)- Cap-Haitien, chef-lieu du département du Nord, a célébré le 15 août 2020 ses 350 ans de fondation, dans un climat presqu’à l’abandon.
Cap-Haïtien, jadis la fierté de tout le Nord pour ses monuments historiques, ses sites culturels et touristiques, ses plages et son art culinaire, est devenue une vaste agglomération où grouillent environ 1 million d’âmes. Sans infrastructures sanitaires, sans eau, sans électricité, et autres infrastructures de base, la ville est pratiquement dépourvue de tout.
L’érection après 1986 de bidonvilles au flanc des collines offre un spectacle hideux et rend beaucoup plus vulnérable la ville du Cap-Haïtien face à d’éventuelles catastrophes naturelles. Comme ce fut le cas du tremblement de terre du 7 mai 1842 qui provoqua la mort de 5 mille personnes.
Juste avant cette catastrophe naturelle qui hante encore la mémoire des habitants, Cap-Haïtien fut considéré avec New Orleans (USA) et Québec (Canada) comme l’un des trois principaux centres commerciaux et culturels de l’Amérique francophone.
L’électricité est devenue une denrée rare. Les habitants de la deuxième ville du pays sont dans le noir depuis belle lurette. Le courant électrique a été rétabli dans certains endroits pratiquement la veille de la célébration des 350 ans de la ville historique du Cap-Haïtien. Pour d’autres, le courant de ville est absent dans les foyers depuis avril dernier.
Les habitants les plus chanceux ont droit à l’énergie électrique pas moins de 6 heures par jour. Cependant, le ramassage des ordures ménagères devient un casse-tête pour l’administration communale transformée politiquement en agent exécutif intérimaire.
L’église catholique n’a pas cassé la tradition. En effet, une messe T-Deum a été chantée à la cathédrale du Cap à laquelle ont assisté des pèlerins, des notables et de quelques responsables politiques dont Jean-Charles Moïse leader de “Pitit Dessalines”.
L’Etat a déboursé la bagatelle somme de 15 millions de gourdes pour ces festivités. Fait notable, un défilé de voilier a été organisé près des côtes.
Les grands dignitaires du régime ont brillé par leur absence lors des cérémonies des 350 ans, malgré la mise sur pied depuis deux ans d’une commission de commémoration, à cet effet.
Le président Jovenel Moise s’était fait rare, ainsi que ses promesses pour la ville, notamment l’électricité 24/24 et la construction d’une ligne de téléphérique et des tronçons de route.
Le concert traditionnel de l’orchestre Tropicana n’a pas eu lieu sur la place d’armes pour ce nouveau printemps double pour la ville du Cap et pour le populaire band capois qui fête cette année ses 57 ans d’existence (15 août 1963).
Les fans de l’orchestre tant aimé pour sa constance, sa discipline d’équipe et ses tubes populaires ont eu droit samedi soir à un beau spectacle virtuel retransmis sur les réseaux sociaux.
Jolis costumes historiques rappelant les heures de gloire du roi Henri 1e, plus connu sous le nom du roi bâtisseur, les musiciens de l’orchestre ont exécuté des morceaux les plus prisés de son répertoire riche et varié pour le plaisir des mélomanes.