Funérailles de Konpè Filo au kiosque Occide Jeanty. Woukoukou rejoint ses ancêtres

KONPE FILO

Par Yves Paul LEANDRE,

Port-au-Prince, 18 août 2020– Port-au-Prince est en deuil ce mardi 18 août 2020, à l’occasion des funérailles de notre confrère Anthony Pascal dit Konpè Filo, qui s’est déroulée dans l’enceinte de l’amphithéâtre du Kiosque Occide Jeanty. La cérémonie funèbre du journaliste militant était empreinte d’une grande solennité où parents, officiels du Gouvernement, militants de la société civile, leaders politiques, journalistes, patrons de différents médias et des membres de la population étaient tous présents, pour se recueillir une dernière fois devant la dépouille mortelle.

La capitale pleure Konpè Filo qui a tiré sa révérence, le vendredi 31 juillet dernier des suites de complications respiratoires sur la route le conduisit à l’hôpital universitaire de Mirebalais.

La cérémonie est débutée après 9h30 am, par l’hymne national suivis des témoignages de l’Agent intérimaire de Port-au-Prince, Wilson Janvier qui salue la mémoire du journaliste vétéran comme un mapou, un humaniste qui a sacrifié sa vie pour la liberté, le droit à la parole.

Le professeur Victor Benoit en peu de mots, reconnait la valeur de cet homme allongé dans ce cercueil, comme un combattant, un homme intègre qui a gardé toute sa dignité jusqu’à sa mort.

Dans un vacarme sans précédent régné tout au long des funérailles, le Ministre de la Culture, Pradel Henriquez, a eu à placer ses mots de circonstance, en qualifiant la cérémonie funèbre, comme “funérailles d’état”.

Le Ministre a vanté ce combattant qui a sacrifié sa vie pour la liberté d’expression en Haïti.

La cousine germaine de Konpè Filo était présente aux obsèques. Entre Filo et Lilianne, c’est la passion du journalisme, l’engagement pour la liberté d’expression pendant la dictature des Duvalier, la prison et l’exil.

Pradel Henriquez rend hommage à Lilianne, car dit-il, “il n’y a pas eu de Filo sans Lilianne.”

L’unique fille du journaliste, absente de corps à la cérémonie, dans un message lu par sa tante, Mardochée Pascal, dit regretter les conditions dans lesquelles son père a trouvé la mort. Elle pique les autorités pour n’avoir pas mis en place des structures pouvant soigner son père. Comme son père, elle dit pardonner mais espère que les concernés prendront ce conseil salutaire.

Pour Abner Septembre, Ministre de l’Environnement, Filo était un sage, un homme mystique, un défenseur de l’environnement.

Les restes du défunt seront enterrés à Vallue, Petit-Goâve dans une parcelle où 36 mapous (ceiba pentadra) reposoirs des esprits, vont être plantés, au Sud de la capitale, selon le vœu du défunt, qui considérait le vaudou, comme élément constitutif de notre identité culturelle haïtienne.