BRAZZAVILLE, lundi 25 décembre 2023– L’annonce du Vatican autorisant la bénédiction des couples homosexuels a engendré une série de réactions, notamment parmi les archevêques africains. Alors que l’archevêché d’Abidjan appelle à la patience, l’archevêque de Brazzaville qualifie cette évolution de pratique d’”impossible” à mettre en œuvre.
Dans une lettre détaillée en neuf points, Monseigneur Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville, exprime sa fidélité à l’union traditionnelle entre un homme et une femme, telle que confirmée par la doctrine de l’Église. Malgré la déclaration du Vatican précisant que cette autorisation ne constitue pas une approbation de l’union homosexuelle, l’archevêque rejette fermement ce changement de pratique, soulignant que la conformité à la Parole de Dieu est un devoir moral et une norme de vie quotidienne.
Les évêques du Cameroun et du Malawi ont également rejeté formellement la bénédiction des couples homosexuels, soulignant la nécessité d’éviter toute confusion parmi les fidèles. Les évêques du Togo, tout en recommandant le respect et la compassion envers les personnes engagées dans des relations de même sexe, conseillent aux prêtres de s’abstenir de bénir de tels couples. De même, l’archidiocèse du Nigeria insiste sur le maintien de l’enseignement traditionnel de l’Église sur le mariage, interdisant toute bénédiction des unions homosexuelles.
En Côte d’Ivoire, l’Archevêque d’Abidjan, Jean Pierre cardinal Kutwã, proche du Pape, adopte une position de retenue, demandant à la communauté des fidèles d’attendre. Aucun rejet ni approbation formelle du texte du Vatican n’a été émis dans la lettre signée par le vicaire général.
Le cardinal Fridolin Ambongo, président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), a lancé un appel aux présidents des conférences épiscopales africaines pour rédiger une déclaration synodale commune, valable pour toute l’Église d’Afrique. Les opinions doivent parvenir au Secrétariat du SCEAM avant la deuxième quinzaine de janvier 2024, selon Vatican News.
Cette divergence au sein du haut clergé africain révèle une tension entre les préceptes traditionnels et les changements promus par le Vatican, mettant en lumière les défis auxquels l’Église catholique est confrontée dans sa quête d’inclusion tout en préservant ses principes fondamentaux.
Sur 69 pays dans le monde réprimant l’homosexualité, 32 sont en Afrique. Parmi ces pays se trouvent le Nigeria, le Cameroun, le Malawi et le Togo.