Le Forum Économique Mondial 2025 appelle à une collaboration mondiale renforcée à l’ère de l’intelligence…

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DAVOS, (Suisse), mardi 21 janvier 2025- Le Forum Économique Mondial a ouvert sa 55e réunion annuelle sous le thème de la “Collaboration pour l’ère de l’intelligence”. Klaus Schwab, fondateur et président du Conseil d’administration du Forum, a inauguré cet événement en soulignant l’importance d’un “optimisme constructif” face à une période marquée par des incertitudes géopolitiques et économiques.

“Cette transition de l’ère industrielle à l’ère de l’intelligence progresse à un rythme exponentiel, générant des risques sans précédent pour l’humanité. Mais elle offre également des opportunités considérables pour surmonter nos défis actuels et inaugurer une nouvelle renaissance fondée sur des avancées en matière de connaissances, de santé, de culture et de bien-être sociétal”, a-t-il déclaré. Schwab a exhorté tous les acteurs – gouvernements, entreprises, société civile et monde académique – à s’unir pour relever les défis mondiaux. “En croyant en notre capacité collective à améliorer l’état du monde, nous pouvons façonner une ère où chaque individu pourra réaliser son plein potentiel.”

Børge Brende, président du Forum, a insisté sur la gravité du moment. “Nous vivons l’un des moments les plus incertains sur les plans géopolitique et géoéconomique depuis des générations. L’ordre international qui a prévalu pendant trois décennies s’effrite. Nous devons trouver des moyens plus efficaces de collaborer. C’est la seule voie possible”, a-t-il affirmé.

Lors de ce sommet, des leaders mondiaux ont partagé leurs priorités face à ces défis. Karin Keller-Sutter, présidente de la Confédération suisse, a rappelé que “des institutions stables, des marchés ouverts et des règles transparentes sont les fondations de la prospérité durable”. Elle a souligné que seul un État doté de telles bases pouvait garantir un environnement dans lequel chacun peut s’épanouir.

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a évoqué la nécessité pour l’Europe de s’adapter à une “nouvelle ère de compétition géostratégique” en renforçant ses partenariats mondiaux et en s’engageant résolument en faveur du développement durable. “Nous ne pouvons rien prendre pour acquis. C’est le moment de dépasser les clivages et d’explorer de nouvelles opportunités. L’Europe est prête au changement”, a-t-elle déclaré.

Olaf Scholz, chancelier allemand, a mis l’accent sur la sécurité et la prospérité en appelant à des partenariats renforcés, moteur d’un développement économique réussi. Il a aussi plaidé pour le renforcement des capacités industrielles et de défense de l’Europe face aux incertitudes géopolitiques et économiques mondiales, tout en saluant les opportunités offertes par les nouvelles technologies.

Volodymyr Zelenskyy, président de l’Ukraine, a exhorté l’Europe à adopter une position de leadership global, en insistant sur l’importance des alliances, des avancées technologiques et d’une politique de sécurité cohérente. “L’Europe doit viser la première place en matière de priorités, d’alliances et de développement technologique. Nous avons besoin d’une politique de défense européenne unifiée, et chaque pays doit investir autant que nécessaire pour assurer la sécurité”, a-t-il affirmé.

Ding Xuexiang, vice-premier ministre chinois, a mis en garde contre le protectionnisme et la fragmentation croissante du système économique mondial, insistant sur le fait que “les guerres commerciales n’ont pas de gagnants”. Il a réitéré l’engagement de la Chine en faveur d’un ordre multilatéral centré sur l’ONU et a plaidé pour une coopération accrue en matière d’innovation scientifique et technologique. “La porte de la Chine à l’ouverture ne se fermera pas, elle s’ouvrira encore davantage”, a-t-il assuré.

Pham Minh Chinh, Premier ministre vietnamien, a mis en avant les ambitions de son pays dans le domaine de l’intelligence artificielle, déclarant : “Nous visons à établir des centres de recherche et développement, notamment dans les secteurs de haute technologie, pour positionner le Vietnam comme un pôle régional d’innovation et de fabrication de pointe.”

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dont le pays assume la présidence du G20, a présenté les objectifs de l’Afrique pour le sommet prévu à Johannesburg en novembre 2025, le premier à être organisé sur le continent. Il a défendu une approche fondée sur la solidarité, l’égalité et le développement durable face aux défis mondiaux, tels que le changement climatique, les pandémies, la pauvreté et les migrations. “Nous sommes appelés à mobiliser cette coopération mutuellement bénéfique, qui reste la plus puissante et la plus durable des forces humaines”, a-t-il affirmé.

Enfin, Isaac Herzog, président d’Israël, s’est montré prudent face à la récente accalmie dans son pays. Tout en saluant le cessez-le-feu et la libération de trois otages, il a averti : “Je veux être lucide et prudent. Il y a des opportunités, mais aussi des risques. Nous devons nous assurer que cela ne se reproduira jamais.”

À Davos, cette réunion reflète une volonté renouvelée de coopération mondiale dans un contexte de fragmentation croissante. De l’intelligence artificielle à la durabilité, en passant par la sécurité et les alliances stratégiques, les dirigeants mondiaux ont appelé à saisir les opportunités offertes par l’ère de l’intelligence tout en répondant aux défis communs par des actions concertées.