Port-au-Prince, vendredi 18 juin 2021- L’échec des campagnes agricoles, la dévalorisation de la gourde, la Covid-19 sont entre autres les véritables causes de cette pénurie alimentaire.
‘’Les prochains mois vont être très difficiles,’’ prévient la Commission nationale de sécurité alimentaire (CNSA).
‘’ Selon la CNSA, ‘’le panier alimentaire moyen a augmenté de (3%) par rapport au mois de mars et accuse une augmentation de plus de 13% par rapport au mois de février 2021. En glissement annuel, le coût du panier alimentaire a augmenté de 2%. Cette hausse s’explique par la dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain et la faible performance successive des campagnes agricoles.’’
Les marchés de Fond-des-Nègres, Port-de-Paix, Jacmel et de Cap-Haitien sont les plus touchés par cette hausse. Elle est surtout due à la hausse des prix de l’huile végétale, de la farine, du riz importé, du sucre crème et du haricot, précise un bulletin de la CNSA.
Les cours du riz de référence américain ‘’US Long Grain 2.4%’’ sont relativement stables au cours des 6 derniers mois et en dessous de son niveau de l’année dernière d’environ 12%, alors que les cours du maïs et du blé sont à la hausse. Une augmentation de 14% est observée par rapport au mois précédent et 111% en rythme annuel pour le maïs, lit-on, dans le document.
L’augmentation en rythme mensuel pour le blé est de 6% et 34% en rythme annuel.
Pour la période allant de mars à juin 2021, environ 12% de la population analysée (1,156,915 personnes) est classé en phase 4 de l’IPC (Urgence) et 34% (3,198,820 personnes) en phase 3 de l’IPC (Crise), soit 46% de la population (4.4 millions) en besoin d’une action urgente.
La situation de l’insécurité alimentaire ne connaitra pas une amélioration substantielle dans les trois prochains mois à cause des difficultés d’accès accentué par la dépréciation de la gourde, de la remontée de la crise liée au coronavirus qui engendra des restrictions de déplacement et de la fermeture de la frontière d’avec la république Dominicaine.
Aussi, la détérioration probable du climat socio-politique relatif au référendum pour le changement de la constitution, jouera-t-elle son rôle dans l’aggravation de l’insécurité alimentaire dans le pays.
La dégradation des conditions de sécurité n’engendra pas cependant, un changement de phase. Haïti est dans une impasse sans précédent, est-ce un miracle qui le sortira de cette hécatombe ?