PORT-AU-PRINCE, dimanche 25 août 2024– D’après André Lafontant Joseph, généralement, les gouvernements haïtiens successifs adoptent des budgets qui semblent plus criminels qu’utiles caractérisés par le détournant des fonds essentiels destinés à l’éducation, la santé, l’eau potable et l’assainissement entre autres.
Joseph lance un cri d’alarme : « Nous devons éclairer ceux qui souhaitent comprendre les enjeux stratégiques de la bataille pour stopper la destruction de notre pays », affirme-t-il dans une série de réflexions sur l’importance d’un budget transparent et équitable pour Haïti.
Pour Lafontant Joseph, la manière dont un budget est élaboré et exécuté en dit long sur les priorités d’un gouvernement. « Un budget est un outil crucial pour l’orientation économique, sociale et politique d’un pays. Il montre non seulement d’où l’État tire ses ressources, mais aussi comment ces ressources sont dépensées », explique-t-il. Dans des pays comme les États-Unis ou la France, l’absence de vote du budget par le Parlement entraîne un blocage complet de l’appareil étatique. Pourquoi, alors, Haïti continue-t-elle à opérer dans un chaos budgétaire permanent, se demande-t-il.
Ce chaos, selon l’auteur, est en partie responsable de l’aggravation des inégalités sociales. « Selon sa structure, un budget peut faire peser un fardeau fiscal plus lourd sur les plus pauvres ou, au contraire, faire contribuer davantage les catégories les plus riches », note Lafontant Joseph. Malheureusement, les budgets haïtiens actuels tendent à privilégier les dépenses qui profitent à une élite déjà favorisée, tout en négligeant les services essentiels pour la population.
La question du budget ne se limite pas aux seules dépenses de l’État, souligne l’auteur. « Un budget aborde à la fois les recettes et les dépenses. La manière dont les recettes sont collectées est aussi importante que la façon dont elles sont utilisées », précise-t-il. Il ajoute que certains budgets favorisent la corruption, tandis que d’autres peuvent la limiter. C’est pourquoi, insiste-t-il, « les progressistes doivent accorder une grande importance aux questions budgétaires. Ceux qui veulent changer le système doivent comprendre la structure budgétaire qui soutient ce système d’exploitation. »
Lafontant Joseph propose une série de réflexions en créole pour aider la population à mieux comprendre ces enjeux complexes. « Je mène ces discussions en créole pour expliquer le sens des concepts souvent obscurs que tout le monde ne maîtrise pas », indique-t-il. Il encourage également les lecteurs à contribuer à ces discussions en envoyant leurs propres réflexions, à condition qu’elles soient alignées sur une vision progressiste. « Je n’encouragerai aucune idée anti-populaire à se propager dans la population », avertit-il.
Alors que la série de réflexions se poursuit, Lafontant Joseph promet de se pencher prochainement sur les sources de revenus qui financent le budget, ainsi que sur la nature des dépenses publiques. Il rappelle que la lutte pour un budget plus juste est essentielle pour l’avenir d’Haïti : « Nous devons repenser notre manière de gérer les finances publiques si nous voulons réellement construire un pays qui serve les intérêts de tous ses citoyens, et non seulement ceux d’une minorité privilégiée. »
Lafontant Joseph exhorte les citoyens haïtiens à ne pas se laisser décourager par les pratiques budgétaires actuelles et à rester vigilants. « Il est de notre devoir de comprendre et de participer à la construction d’un budget qui reflète les véritables besoins de la nation », insiste-t-il. Un message clair, selon Joseph. pour un avenir où le budget de l’État haïtien sera enfin au service de la majorité.