Port-au-Prince, dimanche 8 août 2021- Pour Youri Latortue, il n’y a aucun problème pour que ce soit un tribunal spécial international qui juge les assassins de l’ancien président Jovenel Moïse.
Des fidèles de Jovenel Moïse estiment que c’est la seule façon que l’enquête sur l’assassinat du président défunt aboutira à un procès équitable.
L’actuel ministre de facto haïtien des affaires étrangères, Claude Joseph qui était premier ministre intérimaire et chef du CSPN au moment où Jovenel Moïse était assassiné, a écrit la semaine dernière au secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, demandant qu’une ‘‘commission d’enquête internationale’’ soit formée, ainsi qu’un tribunal spécial pour poursuivre les assassins.
Dénonçant des manouvres de certains partisans de Jovenel Moïse qui chercheraient à dévier l’enquête sur son assassinat pour ne pas arriver sur les véritables coupables, Youri Latortue estime que la même démarche doit être faite pour juger les auteurs des différents massacres et des crimes financiers commis ces dernières années sous les administrations ‘’Tet Kale.’’
‘’S’il s’agit d’une démarche visant à rendre justice pour qu’en raison de la faiblesse de notre système judiciaire l’affaire relative à l’assassinat de Jovenel Moïse ne soit pas galvaudée, il faut y inclure les dossiers Petro Caribe, Dermalog, les massacres de La Saline, Cité Soleil, Delmas 32 et Bel-Air entre autres, souligne le dirigeant du parti Ayiti An Aksyon (AAA).
Youri Latortue qui a lui-même été entendu par le commissaire intérimaire du gouvernement de Port-au-Prince dans le cadre de cette affaire, relève que des mains puissantes au sein de l’appareil ‘’Tet Kale’’ sont en train de manipuler l’opinion publique en même temps qu’orientent orientent l’enquête ouverte sur l’assassinat de Jovenel Moïse certains de leurs adversaires.
Selon Latortue, cette attitude ne rend pas service à l’enquête et empêchera la manifestation de la vérité sur les circonstances, l’auteur intellectuel et les motifs de l’assassinat de Jovenel Moïse.
Un mois après l’assassinat de manière sauvage de l’ancien président dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier en sa résidence à Pèlerin 5, l’enquête préliminaire de la police judiciaire haïtienne n’a pas permis d’identifier le cerveau du crime.
Le dossier a été transféré au cabinet d’instruction, mais les juges seraient peu enthousiasmes à l’instruire.