Vol, viol et tentative d’assassinat à l’Université Chrétienne du Nord d’Haïti ; des étudiantes appellent au secours

Image d'illustration, victime de viol

Limbé, 24 octobre 2020- Au moins deux (2) étudiantes ont été agressées et violées au cours des trois derniers mois à l’intérieur du campus de l’Université Chrétienne du Nord d’Haïti (UCNH), située à Limbé (Nord).

A part les cas de viol, une ancienne étudiante, devenue professeur a l’UCNH dont l’identité n’a pas été révélée pour raison de sécurité, a été victime d’une tentative d’assassinat dans la soirée du vendredi 23 octobre 2020.

Elle a reçu plusieurs coups de machette aux bras et à la jambe lorsque des individus non identifiés l’ont attaqué alors qu’elle attendait son fiancé qui garait sa voiture. Blessée grièvement, elle a été transportée d’urgence à l’hôpital pour être soignée, a appris RHINEWS.

Elle n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention de ses camardes.

Victime de tentative d’assassinat

Parallèlement aux viols et tentative d’assassinat, les étudiants de l’UCNH sont victimes aussi de vol. Selon une source proche de l’université, de temps en temps des étudiants se font voler des effets personnels, laptops, téléphones etc.

Réputée pour sa formation de qualité, cette université accueille des étudiants venus de différentes régions du pays. De nombreux étudiants résident dans le campus de l’université.

Les victimes font partie de ceux qui habitent dans les dortoirs de l’université. Située sur un vaste terrain, l’établissement est clôturé partiellement et la cour n’est pas éclairée, ce qui facilite l’action des bandits, selon une étudiante qui a souhaité garder l’anonymat.

Pire encore, l’université ne dispose pas d’un service de sécurité ni de caméra de surveillance. Elle est gardée par deux hommes âgées non armés qui n‘ont reçu aucune formation en matière de sécurité, a précisé notre source.

En raison de cette situation, plusieurs étudiants ont déserté les dortoirs de l’université pour trouver refuge chez certains de leurs camarades. D’autres seraient en grande difficulté, ne sachant où aller, ils envisagent d’abandonner leurs études pour rentrer dans leur patelin natal.

Selon une autre source, les auteurs de ces actes de violence qui ciblent particulièrement les jeunes filles, ne seraient pas étrangers à l’université. ‘’Il s’agirait d’une insécurité programmée par des membres de l’administration de l’UCNH, envieux de la position de l’actuel recteur de l’université qui souhaitent l’évincer, a-t-elle fait savoir.’’

‘’Alors que tout cela se passe au sein de l’institution, les responsables de l’université ont toujours demandé aux étudiantes victimes viol de se taire sur cette situation pour ne pas gâcher la réputation de l’UCNH, a déploré une étudiante.’’

Selon elle, c’est un comportement léger, irresponsable et immoral de la part de l’administration de l’université de demander a des victimes de viol de faire silence sur ce qui leur est arrivé.

‘’Nous payons cher pour nos études, des malfrats nous violent et on ne veut pas que nous dénoncions des actes dont nous sommes victimes, a-t-elle lancé, en se demandant si la réputation de l’université était plus importante que leur vie et leur avenir.’’

Elle a indiqué avoir alerté les autorités locales sur les faits qui se sont produits sans qu’ils n’aient même pas été verbalisés par un juge, rien n’a toujours été fait pour adresser ce problème de violence en milieu universitaire.

Elle a appelé au secours des organisations de défense des droits humains notamment des organisations féministes pour accompagner ces jeunes victimes de viol afin d’obtenir justice.