Par Jude Martinez Claircidor
MIAMI, samedi 4 janvier 2025– Depuis quelques jours, une onde de choc traverse les réseaux sociaux, alimentée par les déclarations enflammées de Vanessa Benjamin, veuve de Michael Benjamin, connu sous le nom d’artiste Mika. Décédé tragiquement à Paris le 15 octobre 2022, l’artiste laisse derrière lui un héritage artistique et familial qui fait l’objet de tensions croissantes.
Dans une prise de parole publique, Vanessa Benjamin a ouvert une fenêtre sur les blessures profondes de la perte et les conflits latents qui en découlent. « Quand on perd quelqu’un dans sa vie, on ne le perd pas une seule fois. On le perd chaque jour différemment ». Derrière ces paroles poignantes, émergent des tensions et accusations familiales qui, insidieusement, érodent l’héritage mémorable de l’artiste disparu.
Vanessa Benjamin a révélé avoir été approchée par Lionel Benjamin Jr., frère de Mika, pour signer des documents visant à permettre à la famille de bénéficier des droits sur les œuvres musicales de l’artiste. Une requête qu’elle perçoit comme intrusive, particulièrement après que Lionel aurait déclaré être « le véritable propriétaire de Mikaben ».
Lionel Benjamin Jr., affectueusement surnommé “Ti Lion”, fut longtemps un acteur central dans la trajectoire artistique de son frère. Manager dévoué et stratège avisé, il avait su, avec un mélange de passion et de rigueur, gérer les affaires musicales et les négociations entourant l’artiste. Mais la lumière de cette collaboration fraternelle semble aujourd’hui voilée par les ombres du deuil. La disparition de Mika, loin d’unir les cœurs endeuillés, semble avoir laissé place à des dissensions où l’héritage artistique devient à la fois un symbole et une source de division.
Les dissensions entre Vanessa Benjamin et les proches de Mika ont commencé à se manifester publiquement après le GoFundMe organisé par Vanessa, qui a récolté plus de 246 000 dollars US. Depuis le décès de Mika, aucun événement public n’a réuni Vanessa, ses deux filles et ses parents avec ceux de l’artiste. Les commémorations de la disparition de Mika ont été organisées séparément par les deux familles, marquant ainsi une fracture visible dans l’unité familiale.
Cette division a pris une ampleur telle que Vanessa Benjamin accuse publiquement Roseline Benjamin, la mère de Mika, de l’avoir traitée de « frauduleuse » en raison de son refus de céder les droits sur les chansons. Une accusation qu’elle perçoit comme une profonde blessure, touchant non seulement sa propre personne mais également sa mère, dont l’état de santé fragile aurait été exacerbé par cette situation, entraînant des problèmes d’hypertension. À cela s’ajoute une révélation encore plus troublante : selon Vanessa, les parents de Mika auraient déclaré que leur petite-fille, née après le décès de l’artiste, ne pourrait revendiquer aucun droit sur l’héritage laissé par son père.
Ces révélations dessinent un tableau douloureux où l’amour familial et l’admiration pour l’artiste semblent aujourd’hui éclipsés par des querelles amères. Pourtant, au milieu de ce tumulte, une question fondamentale demeure : comment honorer véritablement la mémoire de Mika sans ternir l’héritage qu’il a légué au monde ?
Les réseaux sociaux, ce miroir de notre époque, se sont rapidement faits l’écho de ces controverses. Tandis que certains internautes soutiennent le droit de Vanessa à défendre sa position, d’autres la critiquent pour avoir étalé ces conflits dans l’espace public. Le linge sale, disent-ils, se lave en famille. D’autres encore rappellent que les différends liés à l’héritage, souvent complexes, devraient être confiés à des professionnels capables d’apporter clarté et sérénité.
Ces tensions s’étendent même à la sphère musicale, où des groupes auraient refusé de participer à des événements de collecte de fonds organisés par Vanessa, évoquant une rupture de confiance. Cette situation pose une question capitale pour les familles d’artistes : comment préserver la mémoire et l’héritage d’un être cher sans sombrer dans des querelles qui abîment ce qu’il représentait ?
Certains observateurs appellent à une réflexion plus large. Ils suggèrent que les familles engagées dans des projets artistiques collectifs devraient songer à institutionnaliser leurs créations, afin de prévenir les conflits et de garantir une répartition claire des droits après un décès. Cette leçon, bien que douloureuse, pourrait tracer une voie pour d’autres artistes et leurs proches.
Au-delà des tensions et des accusations, une vérité demeure : l’héritage de Mika ne saurait se limiter à ces querelles. Sa musique, porteuse d’espoir et d’identité, transcende les disputes familiales. Elle est un pont entre les générations, une lumière qui éclaire encore les âmes de ses admirateurs….
Il est temps pour tous ceux qui l’aimaient de replacer cette lumière au cœur des discussions. Mika, par son art, a offert au monde une part de sa vérité et de sa beauté. À ceux qui restent revient la responsabilité de préserver cette mémoire, non comme un champ de bataille, mais comme un trésor à chérir dans l’harmonie et le respect.