Par EPV,

Juan Bosh-Ville, jeudi 19 mai 2022– Des agents de la Direction générale de la migration dominicaine accompagnés de militaires et de policiers ont procédé jeudi à l’arrestation d’au moins 385 travailleurs migrants haïtiens à Juan Bosh-Ville, une ville en construction en hommage à l’ancien président dominicain Juan Bosh, située à environ 15 km de l’aéroport Las Americas.

Cette descente des lieux de l’Armée, de la police et l’immigration dominicaine s’est effectuée en représailles à une manifestation organisée mercredi par des travailleurs migrants haïtiens pour exiger le paiement de leur salaire et de meilleures conditions de travail et de vie.

Au lieu de satisfaire aux revendications de ces travailleurs, composés majoritairement de migrants haïtiens sans- papiers, les responsables de ce projet de construction ont fait appel aux agents de l’immigration pour les intimider. Une fois arrivés sur les lieux, ces agents ont été reçus à coups de pierres et contraints de faire marche arrière devant la colère des protestataires.

Dans une note publiée sur son compte twitter, la direction de l’immigration dominicaine a affirmé avoir procédé à l’arrestation de «385 haïtiens sans-papiers. »

Cependant, contacté par la rédaction de RHINEWS, un militant des droits humains qui a requis l’anonymat, a indiqué qu’il y a « des Dominicains d’origine haïtienne qui ont également été arrêtés. Ces individus ne seront pas expulsés vers Haïti, mais leur arrestation aura un impact préjudiciable sur eux, » a-t-il noté.

De son côté, l’Organisation internationale pour la migration (OIM) a, dans un tweet, condamné la réaction des travailleurs sans mentionner les abus dont ils sont régulièrement victimes en République Dominicaine.

A part les protestataires, les forces de l’ordre dominicaines ont arrêté des haïtiens résidents dans la partie déjà achevée du projet et vivant en situation régulière en République Dominicaine.

Dans le cadre de cette vague de représailles, certaines personnes ont été arrêtées sur la base de la couleur de leur peau, a appris RHINEWS.

Selon les données statistiques, environ 90% des travailleurs du secteur de la construction en République dominicaine sont des Haïtiens qui travaillent dans des conditions extrêmement pénibles sans aucun avantage social.