WASHINGTON, DC, jeudi 6 octobre 2022– Alors la situation globale du pays se détériore et que le gouvernement en place avoue son impuissance pour faire face à la crise sécuritaire et humanitaire que vit le pays actuellement, les préparatifs vont bon train à Washington dans le cadre de l’envoi en Haïti d’une force internationale de sécurité.
Selon une source diplomatique, des consultations intenses ont déjà eu lieu a ce sujet en vue de la composition de cette force qui devrait être déployée en Haïti pour rétablir la sécurité, faciliter l’acheminement du carburant aux stations-services et favoriser une reprise effective des activités paralysées depuis plusieurs semaines.
Le secrétaire général de l’Organisation des Etats Américains (OEA), Luis Almagro a déclaré jeudi dans un tweet : « J’ai participé à une réunion sur Haïti avec les ministres Mélanie Joly, Jean Victor Généus et le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinker à l’assemblée de l’OEA. J’ai appelé Haïti à demander un soutien urgent de la communauté internationale pour aider à résoudre la crise de sécurité et déterminer les caractéristiques de la force de sécurité internationale ».
Contrairement a son ministre des affaires étrangères Jean Victor Généus qui avait déclaré, il y a tout juste une semaine, « tout est globalement sous contrôle », dans une adresse à la nation mercredi soir, Ariel Henry qui a avoué tacitement son impuissance, a appelé au secours de la communauté internationale pour l’aider à faire face à la crise humanitaire que subit le pays.
La communauté internationale a appelé mardi [les gangs] à une trêve en Haïti face à la crise humanitaire.
L’ambassadeur du Canada en Haïti, Sébastien Carrière, a rapporté que des représentants de onze pays d’Amérique centrale et de plusieurs organisations internationales ont conjointement appelé à une trêve dans le pays.
« Les ambassadeurs et représentants en Haïti de l’Allemagne, du Brésil, du Canada, du Chili, de l’Espagne, des États-Unis, de la France, du Japon, du Mexique, de la Suisse, de Taïwan, de l’Union européenne, des Nations Unies et de l’Organisation des États américains sont très préoccupés par le blocus du terminal de Varreux, ainsi que par son impact humanitaire, notamment dans le contexte de la résurgence du choléra », a annoncé Carrière.
En raison du blocage de la distribution du carburant par les gangs du ‘‘G-9’’, une crise d’eau se fait sentir également dans la capitale et ses environs ces derniers jours. CBC, compagnie de traitement et de mise en bouteille d’eau potable a annoncé dimanche l’arrêt de ses opérations a cause de l’épuisement de sa réserve de diesel pour alimenter ses machines en énergie électrique.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mardi qu’une demande sera faite pour fournir à Haïti des vaccins oraux contre le choléra après la réapparition surprise de la maladie dans ce pays paralysé par les gangs et par des pénuries de carburant et d’eau potable.
Lundi, le bureau de suivi de l’accord de Montana (BSA) a accusé le pouvoir en place d’utiliser les gangs armés, en complicité avec ses soutiens internationaux, pour entretenir le chaos afin de justifier une intervention étrangère en Haïti