Washington, vendredi 1e octobre 2021- C’est Erika Mouynes, ministre panaméenne des affaires étrangères qui a révélé l’information. Selon ses estimations le nombre de réfugiés haitiens ayant pris la route vers les frontières des Etats-Unis pourrait atteindre jusqu’à 60 000.
A date, environ 20 000 à 25 000 réfugiés haïtiens ont déjà voyagé jusqu’à la frontière, et la plupart d’entre eux ont été autorisés à entrer aux États-Unis.
Erika Mouynes a déclaré avoir passé des mois à avertir les responsables de l’arrivée massive des réfugiés en provenance de l’Amérique du Sud et a exprimé sa déception que l’administration Biden n’était pas mieux préparée à faire face à la crise des migrants haïtiens le long de la frontière.
“Nous nous sommes engagés avec toutes les autorités auxquelles nous pouvons penser, que nous pouvons rencontrer, pour dire :” S’il vous plaît, faisons attention à cela, ” a-elle déclaré.
Mme Mouynes a rencontré le secrétaire à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas et des membres du Congrès plus tôt cette semaine autour de cette situation.
‘‘Reconnaissons qu’ils se dirigent tous vers les États-Unis,’’ a déclaré Erika Mouynes tout en appelant les États-Unis à aider à élaborer des stratégies pour faire face à la crise.
“Nous avons tous un rôle à jouer dans ce dossier, et l’approche régionale est la bonne approche”, a-t-elle ajouté à propos de la nécessité d’une action collective. “Il est impossible pour le Panama de le résoudre tout seul,” selon les déclarations rapportées par ‘‘The Hill.’’
Près de 27 000 réfugiés, haïtiens pour la plupart, devraient traverser les jungles du Darién Gap ce mois-ci, soit plus que toute l’année 2019, selon les estimations du gouvernement panaméen.
Les Etats-Unis ont déjà expulsé plusieurs milliers réfugiés haïtiens ces dernières semaines. Ils comptent rapatrier au moins 1000 réfugiés par jour, ce qui fait lamenter l’office national de la migration (ONM).
Jeudi, quatre (4) agences des Nations Unies ont appelé les pays à s’abstenir d’expulser les migrants haïtiens sans évaluer correctement s’ils sont éligibles pour demander la protection en tant que réfugiés, qualifiant la situation sur le terrain en Haïti de ‘‘désastreuse’’ et ‘‘non propice aux retours forcés.’’
Dans une déclaration conjointe, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, l’Organisation internationale pour les migrations, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies ont souligné la nécessité de respecter les droits humains des Haïtiens qui ont fui leur pays, et ont exhorté les États à offrir protection ou des modalités de séjour légal pour remédier aux ‘‘profondes vulnérabilités’’ de ces migrants.