NAIROBI, mercredi 6 mars 2024– Ekuru Aukot, un leader de l’opposition kényane, a annoncé mercredi son intention de lancer un nouveau défi judiciaire contre un projet d’envoi de policiers dans les zones gangrenées par les gangs en Haïti, après la signature la semaine dernière d’un accord entre les deux pays visant à accélérer le déploiement bloqué.
Selon Aukot, l’accord entre le président William Ruto et le Premier ministre haïtien Ariel Henry est invalide et ne répond pas aux objections du juge qui a bloqué le déploiement en janvier suite à un recours en justice de son parti.
Le Kenya avait annoncé l’année dernière qu’il dirigerait une force multinationale en Haïti, où la violence des gangs a fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de personnes, mais des mois de litiges juridiques ont effectivement mis l’ensemble de la mission en attente.
Ruto a déclaré lors d’une cérémonie de signature vendredi que l’accord avec Henry accélérerait l’arrivée des officiers kényans en Haïti, mais son gouvernement n’a pas fourni de calendrier ni publié l’accord.
Aukot a ajouté qu’ils entendaient toujours contester cela devant les tribunaux, attendant simplement la prochaine action du gouvernement, et qu’ils pourraient rechercher une condamnation pour outrage s’ils tentaient de déployer les officiers sans l’approbation expresse du tribunal.
Un juge de la Haute Cour avait décidé en janvier que les officiers ne pourraient être envoyés en Haïti que si un “arrangement réciproque” était en place avec le gouvernement hôte.
Aukot a également souligné qu’Henry, arrivé au pouvoir après l’assassinat du président Juvenal Moise en 2021, n’avait pas la légitimité légale pour conclure un tel arrangement. Il a également affirmé que les lois haïtiennes régissant la police n’étaient pas suffisamment similaires à celles du Kenya pour rendre possible un accord réciproque.
Source : Reuters