NEW YORK, vendredi 4 avril 2025 – Un résident de Harlem, installé aux États-Unis depuis plus de cinquante ans, a vu sa demande de libération rejetée vendredi, alors qu’il est détenu par les services de l’immigration (ICE) dans le cadre d’une procédure d’expulsion.
Robert Servio Panton, 59 ans, est né en Jamaïque mais vit aux États-Unis depuis l’âge de quatre ans. Arrêté le 25 mars à New York en vertu d’un ancien mandat d’expulsion, il est actuellement placé en rétention administrative.
Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) affirme que M. Panton a enfreint les conditions de son admission légale après sa condamnation en 1994 par un tribunal fédéral de New York pour complot en vue de distribuer de l’héroïne. Il avait alors été condamné à la prison à perpétuité.
Libéré en 2020 par le Bureau fédéral des prisons, M. Panton avait été remis à l’ICE et notifié de son placement en procédure de renvoi. En janvier 2021, un juge de l’immigration a ordonné son expulsion. Depuis, il a déposé plusieurs recours, obtenant plusieurs reports temporaires, sans toutefois parvenir à faire annuler la décision.
Vendredi, la juge fédérale Katherine Polk Failla a refusé sa libération sous caution. Le DHS justifie cette décision en avançant que M. Panton serait affilié au gang “Black Guerrilla Family”, ce que l’intéressé et ses défenseurs contestent fermement.
« Je n’ai jamais appartenu à un gang, c’est une erreur d’identité », a déclaré M. Panton dans un entretien à Newsweek, estimant que ces accusations sans précédent portent atteinte à sa réputation.
Son avocate, Olivia Abrecht, du National Immigrant Justice Center (NIJC), déplore une décision « profondément injuste » : « Le gouvernement peut encore autoriser M. Panton à rester chez lui, avec sa famille, et à recevoir les soins médicaux nécessaires », a-t-elle affirmé.
Panton, père de trois enfants et grand-père de neuf petits-enfants américains, est soutenu par plusieurs organisations, dont le NIJC, qui réclament une intervention présidentielle. Son fils, officier de police au NYPD, témoigne de l’engagement de son père auprès des jeunes de Harlem et demande qu’il puisse rester auprès de sa famille.
« Mon père est un pilier de notre communauté. Le retirer de notre vie nuirait non seulement à notre famille, mais aussi à beaucoup de gens qui comptent sur lui », a-t-il déclaré.
La situation de Robert Panton relance les critiques sur la politique migratoire américaine, notamment concernant les résidents de longue date ayant purgé leur peine.
Cet article de Nick Mordowanec a été publié en anglais sur: https://www.newsweek.com/immigration-ice-deport-robert-panton-harlem-jamaica-2055612