Un haïtien accusé de planifier un coup d’État armé contre l’ex-président Jovenel Moïse est poursuivi au Canada…

Jovenel Moise, ex-president d'Haiti

Selon un article de radio Canada,

MONTREAL, jeudi 17 novembre 2022– Un résident de Lévis est soupçonné d’avoir fomenté un attentat terroriste visant à renverser le gouvernement haïtien de l’ex-président Jovenel Moïse. Gérald Nicolas, 51 ans, devra répondre à des accusations de terrorisme en vertu du Code criminel canadien. Aucune de ces accusations n’est toutefois liée à la mort de M. Moïse, assassiné en juillet 2021.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé jeudi le dépôt de trois chefs d’accusation en matière de terrorisme contre Gérald Nicolas. Le corps policier allègue que le quinquagénaire prévoyait d’exécuter une révolution armée en Haïti.

Il voulait détrôner le gouvernement en place et son président pour prendre le pouvoir, indique en entrevue à Radio-Canada le sergent Charles Poirier de la Gendarmerie royale du Canada GRC.

Selon la police fédérale, le suspect d’origine haïtienne aurait pris des actions concrètes […] afin de faciliter l’organisation d’un groupe dont l’intention était de participer à un coup d’État contre l’autorité établie.

Il aurait notamment voyagé à Haïti, en Amérique centrale et en Amérique du Sud dans le but allégué de recruter du personnel, d’amasser des fonds et de faire l’acquisition d’armes pour mettre son projet à exécution.

Gérald Nicolas a été arrêté en novembre 2021. Il a été libéré depuis et le restera au moins jusqu’à sa comparution prévue au palais de justice de Québec le 1er décembre.

Aucune information ne laisse présager qu’il représente un risque pour la population canadienne, précise le sergent Poirier.

Le Lévisien devra répondre à trois chefs d’accusation liés au terrorisme, soit d’avoir quitté le Canada pour faciliter une activité terroriste, d’avoir facilité une activité terroriste et d’avoir fourni des biens à des fins terroristes.

Sa mise en accusation découle d’une enquête entamée en juillet 2021 par l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale de la Gendarmerie royale du Canada GRC d’après des informations provenant du Service de police de la Ville de Lévis.

Joint au téléphone par Radio-Canada, Gérald Nicolas affirme être victime d’une fabulation orchestrée par une amoureuse éconduite.

Elle est allée à la police de Lévis. Elle a monté toute une histoire comme quoi j’étais un terroriste, raconte M. Nicolas.

La femme qu’il a fréquentée l’aurait aidé à remplir des barils d’aide humanitaire destinés à sa demi-sœur, qui vit en Haïti. Selon ses dires, le baril ne contenait que des vêtements, des outils et des denrées alimentaires.

Elle a dit à la police de Lévis que je mettais autre chose dedans […] Eux, ils ont pris la parole de cette fille-là pour argent comptant. Ce n’est pas vrai, assure Gérald Nicolas.

Il ajoute que les policiers n’auraient jamais prêté foi aux allégations de la plaignante s’il avait été blanc.

 

Elle a réussi à les convaincre parce que je suis Noir. Si j’étais un Blanc, je ne serais pas en train de vous parler aujourd’hui. Les policiers auraient fait plus attention, affirme M. Nicolas.

Le suspect jure n’avoir jamais ourdi de complot contre le gouvernement de Port-au-Prince. Il dit avoir seulement créé une page Facebook sur laquelle il incitait les Haïtiens à prendre leur destin en main et à ne pas toujours attendre que les pays occidentaux viennent régler leurs problèmes.

Il n’y a pas de complot, il n’y a rien. C’est juste une page Internet sur Facebook qui a été retirée depuis [et où] tous les Haïtiens donnaient leur opinion. Il n’y a rien de plus, rien de moins, assure le résident de Lévis.